Crise anglophone : pourquoi Biya a affecté deux généraux du BIR sur les opérations de guerre

Le général Ousseini Djibo prend le commandement de la Région de gendarmerie N° 5

Tue, 19 Jul 2022 Source: www.camerounweb.com

• Le général Bouba Dobekreo prend le commandement de la RMIA 5< /b>

• Le général Ousseini Djibo prend le commandement de la Région de gendarmerie N° 5< /b>

• L’Etat veut apporter une nouvelle dynamique sur les théâtres des opérations< /b>

Le 14 juillet dernier en effet, le président Paul Biya a procédé à des changements au sein de l’armée. Deux régions militaires attirent l’attention des observateurs. Il s’agit de la 5e Région militaire interarmées (RMIA 5), qui comprend les régions administratives de l’Ouest du Nord-Ouest dont le poste de commandement est à Bamenda ; et la 2e Région militaire interarmées (RMIA) qui comprend les régions administratives du Sud-Ouest et du Littoral ayant pour poste de commandement Douala.

Les spécialistes s’accordent à dire que les mouvements opérés la semaine dernière dans les commandements militaires territoriaux répondent à un besoin d’apporter une nouvelle dynamique sur les théâtres des opérations dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest. « Je pense qu’il s’agit d’abord et avant tout d’apporter du sang neuf à une guerre qui semble s’enliser », analyse Raoul Sumo Tayo, chercheur en défense et sécurité, et enseignant à l’Institut d’études politiques de Lausanne, en Suisse.

Ainsi, à la RMIA 5, le général Bouba Dobekreo prend le commandement. Ancien coordonnateur général des unités du Bataillon d’intervention rapide (BIR), Bouba Dobekreo est dépêché de la région de l’Extrême-Nord où il commandait le secteur 1 de la Force multinationale mixte engagée contre Boko Haram. Il y a par exemple mené cette année, pendant trois mois, une opération contre cette secte djihadiste. Opération au cours de laquelle 800 combattants ennemis ont été officiellement neutralisés.

À la RMIA 5 où les troupes font face aux milices séparatistes, Bouba Dubekreo sera assisté du général de brigade de gendarmerie Ousseini Djibo. Cet autre ancien du BIR s’est déjà distingué autrefois dans la lutte contre les coupeurs de route dans les régions septentrionales. Au commandement de la Région de gendarmerie N° 5, le général Ousseini Djibo remplace le général Ekongwesse Divine Nnoko, muté à la région de gendarmerie N° 2. Après avoir combattu les séparatistes dans le Nord-Ouest, Ekongwesse Divine Nnoko est envoyé dans le Sud-Ouest où le même conflit fait rage.

« Le profil des généraux envoyés dans ces espaces renseigne sur une volonté de valoriser leurs riches expériences respectives en matière de contre-insurrection », commente Raoul Sumo Tayo.

Pour Frank Ebogo, chercheur au Centre d’études politiques et stratégiques (Creps) de l’Université de Yaoundé II, ces nominations relèvent tout d’abord d’une décision discrétionnaire du président de la République, chef des armées. « On peut donc comprendre que les décrets pris le 14 juillet relèvent des usages et des routines administratives », pense-t-il. Cependant « dans le contexte insécuritaire actuel, ces actes réglementaires prennent un sens tout à fait particulier. Il était question pour le président de la République en tant que chef des armées de réorganiser le commandement militaire territorial de manière à l’adapter à la nature et surtout à la mutation des menaces sécuritaires », analyse-t-il.

D’après lui, « on peut donc constater que des hommes d’expérience et de terrain ont été redéployés vers les zones crisogènes (…). On peut donc s’attendre dans les prochains jours à une nouvelle approche opérationnelle et tactique dans la lutte contre les mouvements séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ».

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