• Le premier ministre Joseph Dion Ngute a eu droit à un accueil chaleureux de la part des séparatistes
• Il a précipitamment quitté Bamenda après des tirs nourris de la part des séparatistes
• Les regards se tournent vers Yaoundé pour savoir la réponse appropriée à cette offense
Disons les choses sans détour ! Le premier ministre camerounais Joseph Dion Ngute et toute sa délégation ont frôlé le pire hier dans la zone anglophone du pays. Alors qu’il entamait une tournée de quatre jours dans cette partie en crise, le N°2 du pays a eu des sueurs froides au premier jour de son périple. En effet, il a été accueilli par des tirs à Bamenda ce mardi 5 octobre en début d'après-midi. Il l’a échappé belle peut-on dire. Les séparatistes ont manifestement voulu faire passer un message. Et ils ont réussi leur coup. Mais dans cette ambiance assez anxiogène, où les adeptes de la solution militaire sont en train de prendre le dessus sur ceux qui prônent la solution négociée. Peut-on, ou doit-on s’attendre à des représailles dans les jours à venir de la part de Yaoundé ?
Une chose est sure, Yaoundé ne va pas laisser passer ce qui semble être une humiliation pour le chef du gouvernement qui a dû prendre ses jambes au cou pour se mettre à l’abri après les crépitements de balles à Bamenda. En effet, alors qu'il amorce à peine son programme de visite de quatre jours dans la région du Nord-Ouest, des tirs en rafale crépitent non loin de la Commercial Avenue en plein cœur de la ville où il est en train de dire une allocution. Les scènes paraissent surréalistes. Dans de la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux et rapidement devenue virale, on le voit exfiltré par sa garde et prestement conduit dans sa voiture. Une voix parmi les hommes commis à sa protection essaye de le rassurer : « Ne vous inquiétez pas, les tirs viennent de loin dans les collines ». Mais le mal est fait et le ton donné sur cette visite qui de toute façon était annoncée sous tension.
Alors ce geste de la part des sécessionnistes était-il vraiment prémédité ? Ce qui est sûr, quelques jours auparavant dès l'officialisation de cette visite, des groupes armés séparatistes avaient indiqué qu'ils entreprendraient une série d'actions visant à perturber le séjour du premier ministre à Bamenda et sa région. Maintenant, tous les regards sont rivés vers Yaoundé pour voir la réponse appropriée qui sera donné à cette provocation des séparatistes. Lais il est évident que cela ne fera que faire durcir la position du pouvoir central qui veut par la force mettre fin à cette guerre qui dure depuis plus de 5 ans déjà. Les jours à venir seront probablement décisifs dans cette guerre. Qui prendra le dessus ? C’est le wait and see.