À moins de deux ans de l'élection présidentielle de 2025 au Cameroun, le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) est en proie à une crise interne qui menace de fragiliser la position de son président, Cabral Libii. Depuis près d'un an, Robert Kona, l'un des fondateurs du parti, tente d'évincer Cabral Libii en l'accusant d'avoir pris illégalement le contrôle du PCRN.
Robert Kona, qui a présidé le PCRN jusqu'en mai 2019, a engagé des poursuites judiciaires contre Cabral Libii devant le tribunal de première instance du Mayo-Kani à Kaélé, dans la région de l'Extrême-Nord. En parallèle, Kona se rapproche du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), suscitant des interrogations sur ses véritables intentions.
Des indiscrétions rapportent que Robert Kona a été aperçu chez Monsieur EYEBE AYISSI, le ministre du domaine et des affaires foncières, et qu'il serait déjà dans l'optique de soutenir le président Paul Biya lors de l'élection présidentielle de 2025. Cette proximité avec le parti au pouvoir contraste avec la position affichée par Cabral Libii, qui s'est présenté comme un candidat de l'opposition lors de la présidentielle de 2018.
Face à cette situation, Cabral Libii a réagi en excluant Robert Kona du PCRN le 21 mars dernier, arguant que le titre de président fondateur dont celui-ci se prévaut n'existe pas dans les textes du parti et ne lui confère aucun pouvoir. La crise au sein du PCRN risque de compromettre les ambitions présidentielles de Cabral Libii et d'affaiblir l'opposition camerounaise dans son ensemble.
Alors que l'élection présidentielle de 2025 approche à grands pas, la stabilité des partis politiques et la clarification des alliances seront des enjeux cruciaux pour les différents acteurs du paysage politique camerounais. La crise au PCRN et le rapprochement de Robert Kona avec le parti au pouvoir sont des éléments à suivre de près dans les mois à venir.