Crise au RDPC à Garoua : la non célébration du “6 novembre” fait des vagues

La polémique fait rage dans le landernau politique local. Garoua. Lundi 8 novembre 2021

Thu, 18 Nov 2021 Source: L'oeil du Sahel

La polémique fait rage dans le landernau politique local. Garoua. Lundi 8 novembre 2021. La salle de conférence du siège du Conseil Régional du Nord abrite les travaux de la première rencontre de diagnostic de l’élaboration du Plan régional de développement du Nord entre l’exécutif du conseil régional et les 21 maires de la région. Le gouverneur de la Région du Nord, Jean Edi’i Abate, qui préside les travaux, trouve l’occasion dans son mot, de féliciter les présidents de sections qui ont célébré le “6 novembre qui venait d’avoir lieu deux jours avant.

Au passage, il salue également ceux qui n’ont pas célébré ce grand rendez-vous au sein du Rdpc. Le détail qui est vite passé, n’a pourtant pas laissé certains indifférents. Beaucoup ont Vite fait de faire le parallèle entre ces propos et le fait que deux sections, celles de Bénoué centre 1 et Bénoué centre 2 n’ont organisé aucune manifestation au cours de ce “6 novembre”. Une déclaration qui est venue alimenter les conversations et les intrigues entre militants du parti de Paul Biya dans les salons feutrés de la ville.

Il est évident que des questions se posent toujours sur l’absence de toute manifestation lors du “6 novembre!’ dans les sections de Garoua 1er et Garoua 2ème. Officiellement, aucune explication n’a été avancée jusqu’ici par les responsables du Rdpc à Garoua.

Mais selon nos sources, les deux sections, dirigées désormais par des jeunes et par ailleurs tous deux maires des communes de Garoua 1er et Garoua 2ème, auraient décidé de ne pas organiser de manifestations à la suite d’une rencontre avec Gabriel Mbairobé, ministre de l’Agriculture et du développement rural, alors en séjour privé à Garoua du 31 octobre au 1er novembre dernier. «Il y a eu une rencontre avec le ministre Mbairobé à son domicile dans la soirée du dimanche 31 octobre. Les trois présidents de section Bénoué centre 1, Bénoué centre 2 et Bénoué centre 3 étaient tous présents. Au terme de cette réunion, la question qui a essentiellement préoccupé les participants était bien l’organisation des manifestations liées au 6 novembre.

Mais à la fin, il a été décidé de commun accord avec l’aval du ministre Mbairobé qu’il n’était pas possible d’organiser des manifestations pour le 6 novembre en raison notamment de la situation du Covid-19 et des restrictions prescrites par le secrétaire général du comité central. Je pense que c’est ce qui a amené les présidents à n’organiser aucune manifestation à Garoua 1er et Garoua 2ème. Il ne faut pas y voir une volonté de boycott des deux présidents, ils allaient d’ailleurs saisir l’opportunité pour célébrer leur victoire je pense», dit un membre du bureau de section de Bénoué centre J.

Dans l’entourage proche du ministre, on se dit surpris par cet argument avancé pour expliquer la non-tenue du déroulement des activités lors du “6 novembre”. «Le ministre Mbairobé était bel et bien à Garoua à cette date. Je peux vous le dire, pour avoir été à ses côtés durant son séjour que la question de la célébration du “6 novembre” était bel et bien à l’ordre du jour de son échange avec les camarades qui sont venus à sa rencontre, notamment les trois présidents de sections de la ville de Garoua.

Le ministre a introduit les échanges par la question de mobilisation des militants lors de ces célébrations. Il s’agissait de voir notamment qu’elle pouvait être sa contribution. Je peux également vous affirmer que le ministre, bien avant, avait émis l’idée d’un grand meeting qui rassemblerait les trois sections, histoire de rapprocher tous les militants de la ville de Garoua afin qu’on se retrouve comme à la grande époque.

Derrière ce projet, il y avait l’intention de contribuer aussi à apaiser les cœurs au lendemain des opérations de renouvellement qui n’ont pas fait que des heureux. Les participants, en lisant les termes de la circulaire du camarade secrétaire général du Comité central, ont pris acte de ce que ce dernier souligne que les meetings et manifestations doivent se tenir dans les sections et ceci dans le strict respect des mesures barrières. Il devenait donc impossible de réaliser le projet du grand meeting. A partir de cet instant, chaque président devait prendre ses dispositions pour la tenue de son meeting dans sa section.

Pour votre information, le président de section de Garoua 3ème qui était présent dans la salle a bel et bien organisé une manifestation le 6 novembre, on ne peut donc pas dire qu’il y ait eu un message pour demander de ne rien faire. De plus, je peux vous affirmer que les deux présidents des sections en question n’étaient présents à Garoua le samedi 6 novembre et leur déplacement n’avait rien à voir avec le parti.

A Garoua 1er, la section avait initié des invitations pour solliciter les contributions des uns et des autres, il m’est revenu que les gens ne se sont pas bousculés pour répondre à des sollicitation, ce qui peut avoir poussé la section a annulé la célébration», explique un proche du ministre Mbairobé.

Renouvellement

Alors que la polémique enfle, certains remettent sur la table les querelles nées des dernières opérations de renouvellement dans le Rdpc à Garoua. «Cette polémique est une veine polémique. Le problème ici, c’est simplement la preuve concrète du mauvais casting qui a été fait lors des dernières opérations de renouvellement des organes de base. Dans le Rdpc, le président de Section est le patron politique de l’unité territoriale.

C’est à lui que revient les initiatives pour faire vivre le parti. Tout militant, quel que soit son titre, membre du gouvernement, directeur général, membre du comité central, membre des délégations régionales ou départementales, ne peut imposer au président une démarche en ce qui concerne la vie du parti. C’est le président de section qui donne le ton. Ils n’ont pas simplement compris le sens de la célébration du “6 novembre”, je voudrais vous faire noter que ce sont deux jeunes qui remplacent des mastodontes comme Saliou Muller et Mammoudou Mayangoua par exemple.

Ce 6 novembre est en fait une erreur. Imaginez-vous que la ville de Garoua a reçu en l’espace de deux semaines, la visite du Premier ministre et du secrétaire général à la Présidence de la République. Dans des circonstances pareilles, on attend du président de section qu’il conduise une délégation des barons de sa section pour discuter de la situation politique avec ces hautes personnalités. C’est souvent à ces occasions que vous obtenez des promesses ou même carrément des actes concrets.

Plus proche de nous, il y a eu la visite du ministre des Transport à Garoua la semaine dernière, on n’a pas vu un seul militant ni à l’aéroport pour l’accueillir, ni sur les différents sites pendant sa tournée. Je pense qu’au-delà de la polémique, il est temps de penser à former la nouvelle génération sur ce que c’est que la politique, Garoua doit retrouver sa véritable place dans le champs politique et particulièrement dans le Rdpc», conclut H amadou, entrepreneur à Garoua et militant du parti au pouvoir.

Source: L'oeil du Sahel