Le Cameroun fait face à une crise d'approvisionnement en carburant, suscitant des préoccupations quant à la véritable cause de cette pénurie. Les stations-service de Douala à Yaoundé sont actuellement à sec, alimentant les spéculations sur les raisons sous-jacentes de cette situation.
Selon le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, la principale cause de cette perturbation est le retard de trois navires transportant le carburant, en raison de conditions météo-océaniques défavorables. Le ministre a expliqué que le mauvais temps a interrompu les chargements ship-to-ship au port hub de Lomé pendant quatre jours.
Malgré cette explication, des doutes subsistent quant à la véritable cause de la crise. Jean Perrial Nyodog, président de Gulfcam et ex-dirigeant de Tradex, souligne que la crise d'approvisionnement peut souvent résulter de difficultés opérationnelles des traders ou de problèmes de financement des importations.
La Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP) a réagi en dénonçant une pénurie artificielle de carburant, suite à des annonces multiples fin novembre. Elle a immédiatement chargé un navire avec 13 000 mètres cubes de carburant pour renforcer le transfert vers les points de distribution dans les principales villes touchées par la crise.
Bien que l'arrivée de deux autres navires soit prévue cette semaine, plusieurs stations-service restent à court de carburant. Les tarifs de transport urbain ont augmenté, et sur les marchés parallèles, le prix du litre a atteint 1 000 F CFA (1,52 euro).
Le Cameroun, douzième producteur d'or noir sur le continent, est confronté à des pénuries chroniques depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022. Le pays, privé de sa seule raffinerie, la Sonara, importe régulièrement des produits pétroliers raffinés. Pour répondre aux besoins des mois d'octobre, novembre et décembre 2023, ainsi que janvier 2024, le gouvernement a lancé un appel d'offres pour l'approvisionnement de 660 000 tonnes de pétrole raffiné.