Une situation qui impacte de façon négative les patients
Le personnel en service au Centre des Urgences de Yaoundé s’est encore assis au sol devant le portail ce jeudi 25 mai 2023 comme il le fait depuis le lundi 22 mai 2023. L’ambiance est inhabituelle en ces lieux. Assis à même le sol, le personnel de santé de cette formation sanitaire continue de crier à l’aide. Ces personnes dénoncent les mauvaises conditions de travail dans lesquelles elles vivent depuis l'ouverture du Cury en 2015.
Toute la journée du lundi 22 mai 2023, ces agents de santé ont brandi des pancartes pour faire entendre leur voix en effectuant un sit-in. Sur celles-ci des messages expressifs tels que : « A l'aide monsieur le président », « 09 ans d’infection financière et morale », « Trop c'est trop. 09 ans de faux espoirs », « 09 ans d’esclavagisme. Nous sommes fatigués », « On ne savait pas ce que c’est comme que vous alliez faire » étaient écrits. A cet effet, une concertation s’est tenue entre le gouvernement et les syndicats le lundi 23 mai. Malheureusement, pour les syndicalistes, ils n’ont pas obtenu des réponses favorables et concrètes en rapport à leurs attentes. « Nous allons continuer de manifester tant que nous ne sommes pas satisfaits. Nous avons aussi droit à des meilleures conditions de travail. Je ne peux pas être exposée tous les jours pour un salaire de misère », confie une infirmière ambulancière. « Parfois, tu arrives à la caisse on te dit qu’on a retranché 5000 ou 6000 Fcfa à ton salaire sans aucune justification. Quant aux primes, elles ne nous concernent pas, mais nous devons travailler », ajoute-t-elle. Par conséquent, le mouvement de grève continue jusqu’à ce que les préoccupations de ces derniers soit prises en compte comme l’indiquent ces grévistes. Dans la journée du mardi 23 mai, ils se sont également déportés vers le ministère de la Santé publique pour manifester.
Service minimum
Depuis le mardi 23 mai 2023, les manifestations se tiennent de 7 h à 12 h 30 min. Dans la cours, l'on aperçoit des infirmiers qui entrent et sortent. Certains gardemalades reçoivent des ordonnances. « Nous réclamons juste ce qui nous revient de droit. Pendant 09 ans, nous avons été exposés à de nombreuses maladies. Le Covid est passé et voilà que nous devons encore nous battre pour lutter contre le Choléra. Mais hélas, regardez dans quelle misère nous vivons », se lamente un hygiéniste.
Une situation qui impacte de façon négative les patients et les garde- malades. Certains sont dans la panique, d’autres restent se reins malgré la situation de crise. « Nous essayons de garder notre sang-froid. Ils sont dans leurs droits. Qu’est-ce que nous pouvons faire ? Nous allons juste être patients et espérons que les choses reviendront dans l’ordre aussi rapidement », confie Josiane, la mine triste.
« Toute la matinée d’hier, ma mère n'a pas reçu des soins. Les draps sur lesquels elle a eu à uriner dans la nuit n'ont pas pu être changés. Elle a baigné dans les urines toute la matinée. On a dû attendre 11h h pour qu’une infirmière nous aide à les changer. C'est vraiment regrettable », s'indigne un garde-malade. « La lenteur dans les services est également décriée par ceux-ci. « Depuis lundi matin, les activités vont au ralenti. Les infirmiers montent et descendent sans aucune gêne. Ils n'ont aucune pression », raconte un autre garde-malade. Et d’ajouter : « En plus de cela, les infirmiers sont devenus agressifs envers nous. Ils nous grondent à tout bout de champ. Il faut acheter telle chose, il faut faire ci. Nous sommes vraiment dépassés ». Le personnel de santé de l’hôpital Jamot de Yaoundé a également rejoint le mouvement d’humeur. Cette grève qui a débuté le lundi 23 mai dernier est une réponse à l’appel d’un mot d’ordre de grève lancé par des syndicats de santé. Dans un communiqué rendu public le 4 mai dernier, le Sympens et le Cap/Santé ont annoncé pour le 22 mai 2023 une grève dans les hôpitaux et administrations publiques du pays.
