Les parlementaires réagissent aux perturbations actuelles du réseau de distribution du courant.
Mercredi 10 juin 2015, le président du Sénat n’est pas passé par quatre chemins à l’ouverture de la deuxième session annuelle pour traduire le désarroi des consommateurs quant à la crise énergétique qui touche toutes les villes du pays.
En parlant des besoins « pressants du moment et futurs » des populations, Marcel Niat Njifenji a évoqué les problèmes d’infrastructures, notamment la vétusté du réseau routier, l’engorgement du port de Douala et surtout « la crise énergétique avec son lot de délestages au quotidien ».
Une fois lâchés, les propos du président du Sénat ont rejoint le lot de dénonciations de cette situation, devenue insupportable pour l’économie nationale et le corps social.
En effet, depuis le mois dernier, les ménages vivent des moments pénibles avec des coupures du service de l’électricité qui n’en finissent plus. Les boulangeries, bars et boutiques sont passés au groupe électrogène avec pour corollaire des bruits assourdissants dans les quartiers.
Les candidats aux examens se sont mis aux bougies ou à la lampe tempête pour réviser leurs leçons. Quand ce ne sont pas les denrées alimentaires qui deviennent avariées à cause de l’arrêt des réfrigérateurs, ce sont les tenues de travail qu’on n’arrive plus à repasser.
A Douala, une artiste réclame un dédommagement à la société distributrice d’électricité pour « avoir fait échouer son show et avoir grillé tous ses appareils d’animation par les coupures d’électricité à répétition durant une seule soirée».
Hier, un communiqué du ministre de l'Eau et de l'Energie Atangana Kouna annonçait « la mise en service immédiate de la centrale thermique d’Ahala », infrastructure d’une capacité installée de 60 MW mais « dont la disponibilité actuelle est de 40 MW ».
Elle devrait réinjecter son énergie dans le Réseau interconnecté Sud pour résorber progressivement le déficit avec le concours du « léger relèvement des débits d’eau, suite aux pluies enregistrées dans le bassin versant intermédiaire au cours de ces derniers jours ». En attendant que cela se réalise, les parlementaires montent au créneau.