C’est du moins ce que laisse entrevoir le communiqué final sanctionnant les travaux d’une assemblée générale extraordinaire tenue ces 21 et 22 octobre 2015 au siège du Groupement des Femmes d’Affaires du Cameroun à Deido, Douala, la capitale économique.
Ouverts ce 21 Octobre par Carine Edie Djengou, le Directeur des Affaires Administratives et Juridiques (Daaj) dans les Services du gouverneur de la région du Littoral, ces travaux ont pris fin de manière prématurée avec la publication d’un communiqué final aussitôt remis à la presse.
Une Assemblée générale extraordinaire qui était pourtant prévue au mois de septembre 2015 à Yaoundé C a m e r .b e, la capitale politique, mais qui n’avait pu se tenir du fait que les membres du Groupement des Femmes d’Affaires du Cameroun (Gfac) n’arrivaient pas à accorder leurs violons et les autorités administratives avaient craint un trouble à l’ordre public.
Contrairement aux assises du 29 septembre 2015 convoquées à Yaoundé par la présidente par intérim Ntube Agnès Ndode épouse Ndjock au lieu-dit Chambre de Commerce, d’Industrie, des Mines et de l’Artisanat, interdites par la suite par le Sous-préfet de Yaoundé 1er Jean-Paul Vital Tsanga Foe, celles de ces 21 et 22 octobre 2015 ont obtenu l’onction des autorités administratives à travers le récépissé de déclaration d’une réunion publique délivré par le Sous-préfet de Douala 1er Jean Marc Etoa Mbarga à la Secrétaire générale, Co-fondatrice et co-administratrice du Gfac, Brigitte Soppo Ngalle épouse Tsopgny.
C’est cette onction des autorités administratives qui explique la présence de Carine Edie Djengou à l’ouverture des travaux où elle qui a exhorté les participantes à tout mettre en oeuvre pour une transition réussie entre le bureau sortant conduit par la regrettée Françoise Foning et le nouveau bureau qui sera mis en place après le toilettage et l’harmonisation des statuts et le règlement intérieur du Gfac.
Les déléguées à cette assemblée générale extraordinaire venues des dix (10) régions du pays, avaient un double objectif à atteindre. Celui de mettre les textes régissant leur groupement en conformité avec la législation et la règlementation en vigueur au Cameroun, et celui de mettre à jour le fichier de ses membres dans le but de constituer un sommier électoral en vue de la tenue d’une assemblée générale élective avant la fin de 2015.
Les travaux qui viennent de prendre fin ont ainsi permis la mise en place de deux commissions dont l’une pour le toilettage des statuts et règlement intérieur et l’autre, pour la mobilisation et l’enrôlement des membres. Après cela, les participantes ont adopté cinq résolutions portant sur :
l’harmonisation des statuts et règlement intérieur, la mise à jour du fichier national des membres, la cooptation de nouvelles responsables au bureau national, l’adoption des taux d’adhésion et de cotisation et enfin le vote du mandat pour la tenue de l’Assemblée Générale Elective au plus tard en Décembre 2016. Ce qui laisse présager une succession difficile de celle-là qui aura dirigé le Gfac pendant près de trois décennies. A cette occasion-là, les adversaires d’aujourd’hui sauront-elles taire leurs dissensions ?
Difficile d’y répondre quand on sait que les femmes ont la rancune tenace. Mais une chose est certaine, au regard de ce qui s’est passé ces 21 et 22 octobre à Douala, aucune de ces femmes ne souhaite voir le Gfac disparaitre.
Créé en 1984, ce n’est que le 25 janvier 1989 que le Gfac a commencé à avoir une existence légale à travers un récépissé de déclaration d’association signé du Ministre d’Etat chargé de l’Administration Territoriale de l’époque, Ibrahim Mbombo Njoya.
Mais sur ledit récépissé, l’on peut clairement lire cette mise en garde : « Important : Le présent récépissé ne préjuge en quoi que ce soit de la légalité de l’association désignée ci-contre ». Une mise en garde qui valait son pesant d’or à cette date quand on sait que le Cameroun vivait encore à l’époque du parti unique avec tout ce que cela comportait comme restrictions.
Le titre de l’association était alors Groupement des Femmes d’Affaires du Cameroun agrée au Comité Mondial des Femmes Chefs d’Entreprises et dont l’objet était de «Promouvoir, conseiller, aider la femme d’affaires camerounaise en vue de son intégration dans le domaine économique national».
Il avait à sa tête, un collège de sept femmes conduit par Françoise Foning. Depuis lors, le Gfac a pris de l’ampleur et alors qu’à ses débuts le mouvement ne concernait que les villes de Douala et de Yaoundé, par la suite, il a embrasé l’ensemble du territoire national avec des représentations dans les dix régions.
Un rayonnement national qui a fait connaitre le mouvement d’abord dans la sous-région Afrique Centrale, ensuite sur l’ensemble du continent africain et enfin au niveau mondial.
Le fantôme de Françoise Foning
La regrettée Françoise Foning ayant d’ailleurs eu le bonheur d’occuper le prestigieux poste de Présidente de «Femmes Chefs d’Entreprises Mondiales» de 2005 à 2012. Mais, de sa création à ce jour, le Gfac n’a été piloté que par une seule personne, l’indéboulonnable Françoise Foning qui, malheureusement, a quitté le monde des vivants le 23 janvier 2015 après une «embolie pulmonaire» consécutive à un accident de la circulation survenu le 17 janvier 2015 à Ebebda, localité située dans la région du Centre, à une centaine de kilomètres de Yaoundé, sur l’axe Yaoundé-Bafoussam.
La «mère» ou la «maman» quittait ainsi prématurément ses «enfants» sans avoir préparé sa succession. Ce qui a conduit à la levée de boucliers de certains membres et à de nombreuses dissensions quant à la manière de mener la succession de la défunte présidente.
Fort heureusement, l’assemblée générale extraordinaire de ces 21 et 22 octobre 2015 permet d’envisager sereinement l’avenir pour peu que les commissions mises en place se mettent résolument au travail et réussissent le difficile et délicat pari de l’harmonisation des différents textes organiques d’ici à décembre 2016. Wait and see comme disent les Anglo-Saxons !!!