Décès : un ministre glisse en douce le nombre d'années qu'il reste à Biya

Biya Visage Perdu.png Faire preuve d’humanisme

Sat, 11 Oct 2025 Source: www.camerounweb.com

L’ancien ministre Garga Haman Adji enchaîne les sorties. Cette période de l’élection présidentielle coïncide avec sa volonté de parler, de donner son avis sur les sujets importants de l’heure. L’écrivain et homme politique a accordé une interview au journal Mutations dans laquelle il fait ses révélations, notamment la "date de péremption" qu’il colle à Paul Biya. Extrait !

Mon dernier mot est lourd de sens, de pathétisme, de perspective et de prospective. Je dois souligner que nous avons eu Monsieur Biya à la tête du pays pendant plus de 40 ans. Il est devenu pour nous comme un voisin, voire un proche voisin, avec lequel nous nous sommes habitués, au point d’en être des complices ; rappelant en cela le syndrome de Stockholm où les prisonniers et leurs geôliers avaient fini par sympathiser et vivre en osmose. C’est le cas entre les Camerounais et le président Biya, qu’ils ont adulé, pour lequel ils ont régulièrement voté sans en faire ressortir la moindre manifestation de contestation.

Aujourd’hui, Monsieur Biya sollicite les électeurs pour son dernier mandat. Il n’y a rien à redire, c’est le dernier je pense. Ma conviction personnelle est qu’il ne finira pas ce mandat. Après une durée maximale de quatre ans (2025-2029, ndlr), il va céder le pouvoir, après avoir corrigé certaines erreurs, arrondi certains angles et préparé démocratiquement son départ en douce.

À cet effet, nous devons, soit par charité, soit par habitude, soit même pour certains par ironie, lui dire au revoir d’une manière décente afin qu’on ne retombe pas dans notre situation actuelle, avec les restes d’Ahmadou Ahidjo, qui reposent à Dakar, au Sénégal. Je suis certain qu’en retour, Paul Biya nous gratifiera de beaucoup de choses, en bien, pendant cette dernière période qui, je présume, n’atteindra pas quatre ans.

Et nous aurons été des humains, dotés d’un humanisme, d’un patriotisme, d’un pathétisme et d’un civisme en faveur de la paix sociale dans notre pays. Et nous faire enjamber la phase de l’unité nationale pour celle d’une osmose nationale, plus de 60 ans après l’indépendance du Cameroun, alors que nous devions déjà passer le cap de l’intégration nationale pour atteindre l’osmose.

Il y a donc lieu de savoir dire adieu au président Biya, en lui accordant, bon gré, mal gré, un dernier mandat qui sera, je le répète, certainement très court. Et nous aurons eu tout le temps pour nous préparer davantage à affronter la prochaine élection présidentielle, qui interviendra probablement en 2028 ou en 2029. Voilà ce que je demande aux Camerounais de nourrir en eux comme sagesse, comme humanisme, dans un pathétisme humaniste et surtout patriotique.

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