Découvrez les noms 'bizares' attribués aux rues dans les villes camerounaises

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Mon, 16 Apr 2018 Source: 237online.com

Le phénomène est bien visible dans les villes du Cameroun. «Trois bordelles» «Bifaga», «Bepanda tonnerre», «Double balle» à Douala, «Tam-Tam Week-end», «Barrière» à Yaoundé ou «Tame zou» à Ebolowa.

Nos rues portent des noms bizarres, voire insolites. Des programmes d'adressage, numérotation et dénomination sont pourtant en cours dans toutes les régions du triangle national depuis les 90, suivant une réglementation moderne. Si certaines rues et immeubles conservent le «Système alterné séquentiel ou classique», les municipalités optent désormais pour le «Système alterné métrique».

C'est le cas par exemple de la ville de Douala, dont la population est estimée à 3.000.000 d'habitants répartis sur 6 arrondissements. Essaka Moussombo, le chef de service de l'adressage à la Communauté urbaine de Douala explique que «le système de numérotation adopté par la ville de Douala consacre les nombres pairs à droite et impairs à gauche, correspondant à la distance séparant l'entrée de la construction au début de la rue. Ce système est plus avantageux car il permet d'éviter les bis et les ter après reconfiguration d'un lot».

Malgré les opérations d'adressage de rues,

panneautage et numérotation des immeubles, Rosine Tchatat préfère indiquer aux taximen ou motomen, la destination «Double balle», un quartier de Bepanda, arrondissement de Douala 5ème. Jean Donkeng, taximan de profession, préfère lui aussi «ces noms faciles à retenir que des rues ou immeubles adressées inconnus des populations». Un véritable scandale pour Fritz Ntone Ntone.

Le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala considère l'adressage comme «un indicateur de la modernisation d'une ville».

«Une ville ne doit pas être muette et fermée. Ces indications sont très importantes pour les services de santé, de sécurité également pour le tourisme par exemple».

Pour les populations, l’adressage permet une lecture plus évidente de la ville à travers l'amélioration du repérage et de l'orientation, la facilitation des interventions d'urgence d'ambulances, pompiers, forces de maintien de l'ordre, et la localisation des services urbains et publics d'eau, électricité, téléphone et courrier.

L'adressage va au-delà de la simple gestion de la ville, «car permettant aux individus de communiquer au sein de la communauté.

Il s'impose comme une condition essentielle à la reconnaissance de la citoyenneté», d'après Jean Yango, le directeur des études, de la planification, des investissements et du développement durable (Deppid). La numérotation et codification des rues et immeubles «permet de faciliter le travail des concessionnaires d'eau, d'électricité et télécommunications en matière d'installation, de distribution et de recouvrement», indique encore Essaka Moussombo.

Sur un autre aspect, l'activiste André Blaise Essama regrette «les noms de baptême coloniaux» pour identifier certaines rues de la capitale économique au détriment des figures et héros nationaux. L'institution poursuit en effet le programme d'adressage de la ville : mise à jour du plan guide et de son index de voies, établissement d'une convention de partage du fichier informatisé des adresses avec les distributeurs des messages et des Gps de navigation, fichier informatisé des adresses et des activités taxables, adressage de trois communes en cours.

Source: 237online.com