Vendredi 6 octobre, le Palais présidentiel d'Etoudi à Yaoundé a été le théâtre d'une cérémonie de décoration présidée par le ministre d'Etat, Secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, au nom du président Paul Biya. Quarante-quatre personnalités, impliquées dans la lutte contre le Covid-19 et dans l'organisation de la Coupe d'Afrique des Nations 2021, ont été honorées. Cette initiative, cependant, a suscité des réactions diverses et passionnées parmi les médias et la population.
Pour Cameroon Tribune, un journal à capitaux publics basé à Yaoundé, les médailles ont été décernées à "Des médailles pour les Task forces" impliquées dans la lutte contre le Covid-19 et dans l'organisation de la CAN 2021. Quarante-quatre personnalités de diverses administrations ont été honorées lors de cette cérémonie spéciale au Palais de l'Unité.
Repères, un autre journal de Yaoundé, a salué la fierté de Paul Biya envers ses Task forces. Quarante-quatre médailles, dont 40 pour l'ordre national de la valeur et 4 du mérite camerounais, ont été remises au cours de cette cérémonie.
Cependant, L'Hebdomadaire Intégration a adopté une perspective critique, qualifiant l'événement de "Jeu de massacre à Etoudi". Le journal a souligné les scandales au sommet de l'État, y compris le Cangate, le Convidgate et les controverses entourant l'achat d'équipements militaires turcs par l'armée camerounaise. Ces événements ont été décrits comme des batailles intestines qui minent le sommet de l'État.
Week-Info a adopté une position encore plus sévère, qualifiant les médailles de "scandaleuses" et accusant les membres de la Task Force de piétiner la justice camerounaise. Alors que le Tribunal criminel spécial enquête sur le détournement présumé de milliards de Fcfa du Covid-19 et de la CAN 2023, ces personnes se félicitent et se décorent, un acte vu comme un manque de respect envers l'institution judiciaire.
L'Indépendant a mis en lumière le "Paradoxe systémique" entourant ces événements. Entre les décorations, les accusations et les contre-accusations, le Cameroun est confronté à l'un des plus grands scandales de son histoire indépendante. La restauration de la morale publique est entravée par des résistances internes, et des personnalités semblent intouchables malgré les allégations de corruption.
Enfin, Mutations a noté un "coup de gueule" de Ferdinand Ngoh Ngoh lors de son allocution lors de la cérémonie. Certains se demandent si Ngoh Ngoh est devenu le "fusible de Paul Biya", un bouclier face aux luttes internes pour la succession au pouvoir.
Au cœur de ces récits, le Cameroun se retrouve face à une série de défis politiques, alimentant des débats passionnés sur la transparence, la justice et la responsabilité au plus haut niveau de l'État.