Actualités

Sport

Business

Culture

TV / Radio

Afrique

Opinions

Pays

Dédommagement : l'homme dont les 418 millions ont disparu à la banque va toucher un pactole

Le Stand De SCB Cameroun Société camerounaise des banques (SCB)

Fri, 17 Nov 2023 Source: www.camerounweb.com

Le journaliste et lanceur d’alerte Boris Bertolt a eu accès à des informations secrètes dans l’affaire de la gigantesque somme disparue sur le compte d’un client à la SCB. Il fait des révélations précises et demande dans son texte ci-dessous que la victime soit dédommagée.

La Société camerounaise des banques doit être condamnée à verser des milliards de francs CFA pour vol de 418 millions de francs CFA dans le compte d’un client.

Aucun pays au monde n’a pu se développer sans la crédibilité du système financier. Dans ce registre, les banques y jouent un rôle central. Car, elles sont au cœur de la confiance entre le client et l’économie. La sécurité financière est donc déterminante pour permettre à une économie de se développer.

Il est donc inimaginable qu’au lieu de protéger les clients qui sont des citoyens, les banques volent les clients. Ces comportements ne détruisent pas seulement la confiance entre les citoyens et les banques, mais également entre les citoyens et l’État.

L’affaire du vol de 418 millions de francs CFA dans le compte de Daniel Sandjon à la Société camerounaise des banques (SCB) n’est qu’un cas parmi tant d’autres au Cameroun où les banquiers utilisent leurs positions pour appauvrir les citoyens en toute impunité. L’État doit sévir. Non seulement pour protéger les citoyens, mais également les hommes d’affaires et les investisseurs étrangers.

Qui va venir investir dans un pays où du jour au lendemain, une banque vole votre argent en toute impunité. Mais il y a plus grave dans l’affaire des 418 millions de francs CFA de Daniel Sandjon volés à la SCB. Cela n’a été possible qu’avec des complicités jusqu’au sommet de la banque.

En effet, au sein d’une banque, il existe ce qu’on appelle le département conformité. Ce département s’assure de la sécurité de toutes les transactions effectuées au sein de la banque afin de lutter contre la fraude, corruption, blanchiment d’argent et financement du terrorisme. Il ne rend compte qu’à la direction générale de la banque. Un chef d’agence n’a aucun pouvoir sur eux.

Dès lors, toutes les transactions effectuées par les clients de la banque sont examinées et il y a un seuil d’opérations qui génèrent automatiquement des alertes. Il est donc impossible que 418 millions de francs CFA soient retirés en chèques et en cash d’un compte sans que le département conformité ne soit alertée.

D’autant plus que les transactions inhabituelles sur le compte de Daniel Sandjon ont généré des alertes et qui automatiquement entraînent des investigations. Et dans le cadre des investigations, dès les premiers retraits sur le compte, Daniel Sandjon aurait dû être contacté et s’il ne répond pas, le compte bloqué non pas par l’agence mais par la conformité.

Comment 418 millions de francs CFA ont pu être retirés du compte sans que Daniel Sandjon ne soit contacté ? Et même pourquoi le compte n’a pas été rapidement bloqué pour transactions suspicieuses. Simplement parce que non seulement le chef d’agence, Roméo Keou était impliqué dans cette fraude, mais également les responsables du département conformité de la SCB et la direction générale.

Pourquoi la SCB a fait fuir le chef d’agence Roméo Keou au Canada après avoir payé sa caution ? Parce que les hauts responsables de la banque ne voulaient pas qu’il parle. L’État ne peut pas et ne doit pas accepter et tolérer ce type de situations. Le Cameroun est aujourd’hui sur la liste grise du Gafi en tant que plateforme de blanchiment d’argent.

Ce sont ces comportements qui détruisent la crédibilité de notre système financier. Et Daniel Sandjon n’est pas le seul. C’est pourquoi dans le cadre du procès en cours, il faut absolument condamner la SCB à verser des milliards de francs CFA de dommages intérêts afin que cela serve de leçons aux autres banques. Il en va de la crédibilité de notre système financier.

Source: www.camerounweb.com