Déficit : Le Cameroun en délicatesse avec le secteur énergétique

Gaston Eloundou Essomba

Wed, 1 Mar 2023 Source: www.camerounweb.com

Ce volet est immaculé par une offre boiteuse. Alors que le pays fourmille de nombreux expédients, qui sont finalement mal exploités, pour des raisons qui défient l'entendement humain.

Les prédispositions globales de production d'électricité étaient déjà estimées à 1 292 MW seulement il y'a pas mal d'années, dont 57% issus de centrales hydroélectriques et 43% de centrales thermiques (gaz 21% fioul léger 10%, fioul lourd 13%).

Le plan de développement du secteur des énergies prévoyait des projets de revenu et de construction de réseaux qui devraient porter la production à 3 000MW. Pour remédier tant soit peu à la situation, des dénouements à court terme ont été retenues : construction d'une centrale thermique à fioul lourd de 86 MW à Yassa, près de la Dibamba entrée en service en décembre 2010: construction d'une centrale thermique au gaz naturel de 216 MW à Kribi et mise en service en mai 2013 ; construction du barrage hydroélectrique de Mekin de 15MW sur le Dja, mis en service en 2015 ; réhabilitation des centrales hydroélectriques d'Edéa et Songloulou. La puissance installée atteignait 1 033 MW en 2011, avant la construction de la centrale thermique à gaz de Kribi.

Un constat constant qui se dégage, l'urgence de nouveaux investissements.

D'autant plus que, d'après le concessionnaire « Eneo », le taux d'accès à l'électricité au Cameroun n'était que de 62%. Qui plus est, selon les données de la Banque mondiale disponible depuis l'année 2016, ce taux était de 92% en zones rurales. Du même tonneau, les statistiques de l'Agence d'électrification rurale (Aer) révèlent qu'après de 22% seulement des localités en zones rurales sont branchées au réseau électrique au Cameroun, pour un taux d'électrification rurale qui atteint à peine 20% à l'échelle nationale. Toutes ces données relèvent la discontinuité du service d'électricité pour les abonnés, en raison des nombreux délestages. Seuls 20% de la population auraient, en réalité, accès à l'électricité de façon permanence.

La capacité hydroélectrique du Cameroun s'élève à 12 000 MW, selon les estimations de la Banque mondiale. Le Cameroun représente le troisième potentiel hydroélectrique en Afrique au Sud du Sahara, derrière la République démocratique du Congo (Rdc) et l'Ethiopie. La puissance installée des centrales hydroélectriques du Cameroun atteignait 736 MW fin 2014 ; c'est le 13º parc hydroélectrique africain, avec 2,7% du total africain, à mille lieues de ceux de l'Egypte (2 800 MW) et de la Rdc (2 472 MW). Moult centrales hydroélectriques existent pour une offre à améliorer : Edéa (276 MW), inauguré en 1954 sur la Sanaga. Songloulou (384 MW), inauguré en 1981 sur la Sanaga. Lagdo (72 MW), inauguré en 1982 sur la Bénoué.

Le building du barrage hydroélectrique de Lom-Pangar à 13 kilomètres en amont du confluent avec la Sanaga avait contribué à augmenter substantiellement de plus de 120 MW la capacité de production des centrales de Songloulou et d'Edéa.

De fourmillants autres projets sont prévus sur le fleuve Sanaga, dont le potentiel dépasse 3 000 MW ; le projet de barrage de Song-Mbengue (950 MW) à 15 km en amont de l'actuel barrage hydroélectrique de Songloulou; le projet de Song-Dong (300 MW), en aval de Lom-Pangar; le projet de Kikot (630

MW) ; le projet de Grand-Eweng (1 200 MW). Comment passer par pertes et profits, Memve'ele et Mekin dans le Sud et dont la construction est accom-plie. On ne perd rien à attendre. En attendant, les camerounais broient du noir.

Source: www.camerounweb.com