Paul Biya sur le boulevard du 20 mai
Tantôt incapable de tenir debout selon des fuites d'infos de couloirs, tantôt en pleine forme selon ses proches, Paul Biya a été présent au défilé du 20 durant toute la cérémonie commémorant l'unification du Cameroun. Les images du président n'ont pas vraiment inondé les réseaux sociaux, car les cameras et autres appareils de prise de vue étaient interdits. Mais le quotidien d'Etat Cameroon Tribune nous propose un résumé du défilé et des images inédites de Paul Biya au défilé.
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Le président de la République, Paul Biya, chef des armées, avec à ses côtés, la première dame Chantal Biya, a présidé les manifestations publiques du cinquantenaire de l’Etat unitaire au boulevard du 20 mai
Majesté, solennité, faste, ferveur. Ce sont les maîtres-mots qui résument le déroulé des événements au boulevard du 20 mai vendredi dernier à Yaoundé. Un boulevard du 20 mai qui renoue ainsi avec ce rituel républicain après deux années d’éclipse pour cause de pandémie du covid-19. En cette fin de matinée où le Cameroun célèbre un demi-siècle de l’avènement de l’Etat unitaire, les nuages s’amoncèlent au-dessus de la capitale mais le temps fait encore grâce de sa douceur aux nombreuses populations massées depuis l’esplanade du Palais de l’Unité jusqu’au rond-point de la poste centrale, pour ovationner le président de la République rentré la veille d’un bref séjour privé en Europe. Paul Biya est ainsi à sa première sortie officielle depuis la 33e édition de la CAN Total Énergies Cameroun 2021 dont il a présidé les cérémonies d’ouverture et de clôture au stade omnisports d’Olembe à Yaoundé.
Il est 12 heures tapantes quand que le chef de l’Etat fait son apparition dans un imposant cortège, composé de véhicules et de 24 motocyclettes de la compagnie d’honneur de la Garde présidentielle. Au niveau du rond-point des Services du Premier ministre où trône désormais le majestueux « Monument Patriote » inauguré trois jours plutôt, cette procession dont la couverture aérienne est assurée depuis le Palais de l’Unité par deux hélicoptères de l’armée est rejointe par la cavalerie de la Garde présidentielle. L’arrivée à l’épicentre du boulevard du 20 mai fait monter la fièvre dans les trois tribunes relookées pour la circonstance et parées aux couleurs et insignes du jubilé d’or de l’Etat unitaire.
Au niveau de la loge présidentielle où la première dame du Cameroun, Chantal Biya a pris place quelques minutes avant l’arrivée de son illustre époux, les différents corps nationaux sont au grand complet. La famille diplomatique accréditée à Yaoundé aussi. Le ministre délégué à la présidence, chargé de la Défense, Joseph Beti Assomo est à l’accueil. Paul Biya, le chef des forces armées sacrifie aux honneurs de la République. Après l’exécution de l’hymne national, il passe les troupes en revue debout dans son véhicule d’apparat. Le général de brigade, Agha Robinson Ndong est aux commandes des troupes. Paul Biya reçoit un standing ovation de ses nombreux compatriotes venus communier avec lui pendant ce moment historique. Sous un tonnerre d’applaudissements, il est accueilli à l’entrée de la loge présidentielle par le président du Sénat, Marcel Niat Njifenji.
La paix et le vivre ensemble exaltés
Avant le coup d’envoi de la parade militaire, le carrousel exécuté avec maestria par la musique principale des armées se produit. Sous le thème d’« un Cameroun uni », la poésie lyrique composée pour magnifier ces noces d’or de l’Etat unitaire retrace le chemin parcouru par le Cameroun en 50 ans pour construire et consolider son unité. Les valeurs de paix, du vivre ensemble et du patriotisme y sont exaltées dans les deux langues officielles ». Cette belle prestation de cinq minutes est en lien avec le thème de la célébration : « Forces de défense et de sécurité, au service du peuple, pour la préservation de la paix sociale et de la cohésion nationale ».
Le commandant des troupes debout dans son command car, ouvre le passage des différents carrés des forces de défense et de sécurité. En guets-star et aux pas de reine, le détachement congolais, composé de 104 para-commandos, offre un régal à l’assistance, sous le regard bienveillant du général de division, Guy Blanchard Okoï, chef d’état-major général des forces armées congolaises, à la tête de cette mission militaire au Cameroun. Le défilé pédestre des différentes unités des forces de défense et de sécurité permet au public d’apprécier une armée intégrée, loyale et véritablement engagée dans la défense de la souveraineté nationale. L’attention des invités au boulevard du 20 mai sera également captée par le passage des élèves-officiers de l’Ecole militaire interarmées, de l’Ecole nationale supérieure de police et des anciens combattants et anciens militaires. Ces derniers ont arboré pour l’occasion leur nouvel et bel uniforme.
La parade militaire sera clôturée par le défilé monté et motorisé où les forces de défense et de sécurité ont affiché l’image d’une armée arrimée à la pointe de la modernité. Le défilé civil épousera d’ailleurs la même ferveur citoyenne. En lever de rideau, un carré spécial avec la mascotte composée des personnes nées entre 1972 et 1973. Et ce n’est pas la grande pluie tombée en ce début d’après-midi sur la capitale qui entamera l’enthousiasme des jeunes scolaires, des étudiants des universités et des centres de formation professionnelle. A travers des chants et des messages, ces jeunes invitent leurs compatriotes à cultiver les valeurs de patriotisme, de paix, de tolérance, de civisme et dénoncent les discours haineux, l’extrémisme violent et la désinformation.
Le bouquet de clôture était réservé aux partis politiques représentés au parlement. Dans une sorte de démonstration de vitalité, le RDPC a mobilisé six carrés des troupes emmenées par le ministre Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du comité central de ce parti. Il était 13h40 quand, sous une pluie battante, les manifestations publiques marquant les noces d’or de l’Etat unitaire au Cameroun ont pris fin. Le président de la République et son épouse, visiblement satisfaits de cette belle séquence historique peuvent regagner le Palais de l’Unité.
