• L’opération de déguerpissement des populations du lieu-dit Bali Dikolo continue de faire son lot de victime
• Le Dr Dieudonné Essomba revient sur cette problématique du foncier au Cameroun
• Pour l’économiste, il ne s’agit pas de juger si la perte de la terre est juridiquement fondée ou non.
L’universitaire Mathias Eric Owona Nguini a fait une déclaration sur Facebook dans laquelle il reproche une chose à l’opposant historique Maurice Kamto. Le vice-recteur de l’université de Yaoundé I accuse le dirigeant du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) d’avoir observé un mutisme dans l’affaire du boycott de la tournée européenne de Decca Grace. La chanteuse camerounaise a été compromise par la Brigade anti-sardinard (BAS) qui estime qu’elle est proche de Paul Biya.
Ce n’est pas le seul sujet sur lequel est intervenu Mathias Eric Owona Nguini. Il a parlé également des expropriations à Bali-Dikolo : « Mon tonton Maurika [Maurice Kamto] sort pour critiquer les chefs traditionnels Sawa au sujet de Dikolo. Pourtant le type avait lui disparu sa chose quand la BAS menaçait la Diva Decca Grace hein. Il est comme le poisson de Lady Ponce. Il ne peut plus changer hein, n’est-ce pas AFDD [Arlette Framboise Doumbe Ding], la (prétendue) Sawa qui reste muette comme une tombe au sujet de Dikolo ? ».
Depuis le samedi 14 mai 2022, La population de Douala a perdu le sommeil. Pour cause, une opération de déguerpissement des populations du lieu-dit Bali Dikolo qui a laissé de nombreuses familles sans abri. Des destructions massives et des expropriations qui m’amènent le Dr Dieudonné Essomba à revenir sur cette problématique du foncier au Cameroun.
« Quel que soit le cas, la première chose à éviter dans toute politique foncière est de priver une Communauté de son espace vital. Car à partir de ce moment, vous l’acculez à une posture anthropologique de lutte pour sa survie. La guerre n’est plus loin ! », écrit-il dans une tribune publiée sur sa page Facebook.
Il ne s’agit pas de juger si la perte de la terre est juridiquement fondée ou non, selon l’économiste. « La loi importe assez peu devant l’anthropologie, autrement dit, la lutte pour la survie. Le plus important est qu’un peuple se retrouve sans terre », clarifie-t-il.
Il constate que certains individus ne font pas la différence entre la loi et l’anthropologie : pour eux, explique-t-il, si la loi leur donne une terre, qu’ils aient achetée ou non, la situation des populations qui occupaient l’espace ne les intéressent pas.
« C’est une grave erreur ! La loi ne peut pas vous protéger devant des problèmes de cette nature : en effet, les immigrants mènent des activités généralement plus productives que les autochtones, ce qui justifie d’ailleurs leur déplacement. Ce sont des activités extrêmement vulnérables à l’insécurité : un simple acte terroriste dans un marché et l’activité est morte. Il suffit donc d’un petit groupe d’autochtones décidés à récupérer leurs terres pour détruire tout intérêt économique de la ville. », analyse l’économiste.