Les récentes démissions au sein du MRC font réagir les uns et les autres dans la sphère politique camerounaise. Justement les réactions sont mitigés et sont pour le moins divergentes. La démission de Sosthène Médard Lipot est très mal perçue en ce sens où ce fut l'un des piliers de ce parti.
Pour Amedee Dimitri Touko Tom, un parti politique n'est pas un dépotoir des frustrations. Il met ainsi en garde les présidents de partis politiques au Cameroun dont fait parti Maurice Kamto.
«Les démissions font partie de la vie d'une association politique. Très souvent malheureusement, elles s'accompagnent de diatribes saillantes de la part des démissionnaires, contre des associés d'hier, lesquelles engendrent souvent des ripostes, non moins saillantes de ces derniers.
Le démissionnaire essaye d'expliquer, de justifier sa démission, en dépeignant une situation d'incurie qui à ses yeux justifie son départ. Ceci est normal et peut même procéder de la nécessaire critique politique...
Mais la réalité de ces démissions est souvent le fait d'un militant qui se soustrait de l'ensemble, parce qu'il n'a pas réussi à agréger la majorité à une idée. Inapte donc à réformer les choses selon sa vision du monde, il décide de démissionner, de capituler... De ce point de vue, c'est un échec, qu'il tente malicieusement de présenter comme l'échec de toute l'organisation.
Mais ce que l'opinion tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du parti comprend moins, c'est que le démissionnaire essaye de présenter l'organisation à laquelle il appartenait hier, comme un machin stupide qui inéluctablement s'écroulera... Mieux que les adversaires naturels du parti, il met un soin à choisir des expressions chocs, qui vont toucher l'opinion. Il va même plus loin en prédisant la bérézina politique...
Il part de l'analyse politique à la voyance...
Cette attitude inéluctablement suscite chez les militants et sympathisants des partis ainsi attaqués, un comportement d'auto-défense, face à ce qu'ils considèrent souvent comme un acte de trahison, surtout quand ils soupçonnent chez celui qui part, l'envie de ruiner l'édifice.
En réalité, au delà de la conquête du pouvoir, un parti politique est quelque chose d'encore plus important dans la vie des gens. C'est un véritable catalyseur d'espoir pour des peuples en quête de liberté, d'égalité, et de prospérité.
L'Homme politique à le devoir de faire naître cet espoir, de le construire, de l'entretenir, car des vies tiennent souvent à ce seul ESPOIR. C'est donc toujours une faute de tenter de le fragiliser sans proposer une alternative crédible.
Un parti politique n'est pas un dépotoir des frustrations, il est au contraire, la religion de l'optimisme et de l'espoir » indique Amedee Dimitri Touko Tom.