La première cuvée de cette campagne lancée à la fin de l’année 2020 était à l’honneur ce 18 janvier 2023 à la salle des actes de la commune de la cité des arts. Les enfants sans actes sortent du maquis.
La première cuvée de cette campagne lancée à la fin de l’année 2020 était à l’honneur ce 18 janvier 2023 à la salle des actes de la commune de la cité des arts. Les enfants sans actes sortent du maquis. Une remise solennelle aux parents des actes de naissance de leurs enfants, de 0 à 14 ans, établis par les soins de la mairie en présence des autorités administratives et judiciaires. L’édile de la ville a saisi cette opportunité pour sensibiliser davantage les populations de sa cité et ses environs, sur l’obligation de déclarer chaque naissance et d’établir par la suite l’acte de naissance. Depuis le lancement de cette campagne, Patricia Tomaïno Ndam Njoya a indiqué avoir reçu à date plus de 1300 dossiers pour l’établissement des actes de naissance. Il s’agit d’un chantier titanesque à en croire l’édile de la ville de Foumban qui en appelle pour la circonstance à un appui aux âmes de bonnes volontés pour relever ce défi. Elle a confié travailler en synergie avec les autorités administratives et judiciaires de la ville. Pour que chaque citoyen ait son acte de naissance, c’est un challenge qui se fera avec l’adhésion de tous, « chacune, chacun, doit mesurer et prendre ses responsabilités ». Pour la première vague, les enfants de Foumban et de Koupa-Matapit sont les deux principaux pôles dont les actes de naissance étaient remis. Un millier d’autres actes attendent de suivre la procédure. Au chapitre des difficultés, elle indique que le service des affaires sociales de son institution ont accueilli et recensé des centaines de dossiers, classés et transférés au tribunal par ses soins. « Il y a eu beaucoup de difficultés, d’abord pour les parents de fournir les pièces qu’il fallait et c’est le lieu de communiquer sur ces pièces qu’il faut déposer au tribunal avant l’établissement de l’acte telle que prévu par la loi », a-t-elle lancé à l’assistance. L’autre problème rencontré par les parents est financière. « C’est pourquoi nous avons sollicité les âmes de bonne volonté de pouvoir se manifester dans ce sens », a-t-elle renchéri. Il faut que les parents sachent, a insisté Patricia Ndam Njoya, que garder un enfant sans acte, c’est dénier l’existence même de cet enfant. Si l’enfant n’a pas d’acte de naissance, il n’existe pas au Cameroun. « Il ne peut pas s’inscrire à l’école normalement, il ne peut pas avoir une carte nationale d’identité, ni se présenter à un concours national, ni se marier et c’est très grave », a-t-elle assené. Comme on le voit, le mal est profond. « Nous n’en revenons pas d’avoir autant d’enfants sans actes de naissance. Nous demandons à nos centres de santé d’harmoniser les déclarations de naissance. Cela ne suffit pas, car il faut aussi un contact pour joindre les parents pour qu’ils viennent retirer les actes de naissance une fois qu’ils sont établis. Beaucoup d’actes établis sont en souffrance à la mairie de Foumban », a ajouté l’autorité municipale comme levier important pour fluidifier l’établissement des actes de naissance. L’autre problème rencontré a été au niveau du tribunal. Au cours des audiences, on s’est rendu compte que beaucoup d’enfants étaient conduits au tribunal par les grands parents. « Ce n’est pas possible que l’acte de l’enfant porte le nom de ses grands-parents alors que ses parents existent. Les parents doivent prendre leurs responsabilités. Une campagne doit être menée à cet effet pour que dans les quartiers, les véritables parents de ces enfants soient identifiés », a prévenu Patricia Ndam Njoya. Ces parents doivent comprendre qu’on les attend à la mairie pour terminer le remplissage des actes de leurs enfants. La question des faux actes a été aussi soulevée. Que ce soient les actes de naissance, de décès, de mariage, il y a des faux. Ils le sont parce qu’établis par des personnes qui ne sont pas assermentées, par des procédures illégales. Le maire a de ce fait invité les parents de s’assurer que tous les actes d’état civil s’établissent uniquement à la mairie. Le Cameroun accorde de plus en plus de l’importance à l’acte de naissance, a confié le maire, à travers la création du Bunec en 2013.