Le Cameroun, comme de nombreux pays africains, est aux prises avec d'importants défis socio-économiques, en particulier dans le domaine de l'éducation. Tandis que les enseignants se battent depuis des décennies pour des salaires décents, des promotions et de meilleures conditions de travail, le gouvernement, sous la présidence de Paul Biya, est régulièrement critiqué pour ses dépenses excessives et son extravagance.
En juin dernier, la révélation qu'Ayang Luc, le président du Conseil économique et social du Cameroun, avait demandé un montant de 2 milliards de francs CFA (environ 3,4 millions de dollars) pour la construction d'une partie de sa résidence a choqué l'opinion publique. Malgré les protestations et les critiques, il semble que les autorités restent insensibles aux préoccupations de la population.
Récemment, la Société Générale de Construction SARL a obtenu le marché de construction de cette résidence pour un montant de 1,7 milliard de francs CFA, à peine moins que les 2 milliards initialement demandés. Cette nouvelle tendance suggère que les responsables politiques continuent de vider les caisses de l'État à des fins personnelles, ignorant les besoins urgents de la population.
Il est crucial de noter qu'Ayang Luc est président du Conseil économique et social depuis près de 40 ans. Auparavant, il a été Premier Ministre du Cameroun en 1983-1984. Ses demandes de financement public pour sa résidence privée soulèvent des questions sur la responsabilité et la transparence dans l'utilisation des ressources de l'État.
Le Conseil économique et social, une institution censée garantir une économie solide et prévenir les tensions sociales, est largement méconnu du public camerounais. Ses dernières sessions datent de 1986, et il n'a pas apporté de contribution significative à la résolution des problèmes majeurs auxquels le pays est confronté, notamment la crise anglophone, la crise des enseignants, la crise économique et la crise sécuritaire, entre autres.
De plus, le Conseil économique et social a dépensé des milliards de francs CFA pour construire son propre siège à Yaoundé, sans que cela se traduise par des résultats tangibles.
Pendant que la population camerounaise endure de nombreuses difficultés, y compris des enlèvements et des assassinats, certains hauts fonctionnaires continuent d'exiger des financements publics pour leurs projets personnels, suscitant l'indignation générale.
Cette situation met en évidence la nécessité d'une gestion responsable des finances publiques et de la redevabilité de la part des dirigeants camerounais. Les dépenses excessives et les demandes de financements publics pour des projets personnels sont perçues comme une insulte envers les enseignants, les travailleurs et la population en général, qui luttent pour des conditions de vie dignes et une éducation de qualité. La question de la transparence et de la responsabilité continue de peser sur le gouvernement camerounais, qui doit répondre aux préoccupations légitimes de la population.