L’impôt, ce prélèvement que l'Etat fait sur les ressources des personnes physiques ou morales afin de subvenir aux charges publiques, est vital pour l’économie et la stabilité sociopolitique d’un pays. Il n’y a aucun doute là-dessus.
Au Cameroun, l’impôt est collecté chez les particuliers et les sociétés pour construire le pays.
Mais la fraude et l’évasion fiscale, la corruption et d’autres pratiques condamnables rendent le développement difficile à atteindre dans le pays dirigé par Paul Biya.
Une autre grande question est de savoir si les membres de la diaspora contribuent-ils à cet élan d’émergence qui devrait normalement être dicté par les impôts ?
L’avocat au barreau de Paris qui est également acteur de la Société civile des réconciliateurs, Me Christian Bomo Ntimbane croit que si.
Dans une publication faite sur sa page Facebook vendredi le 06 janvier 2022, il donne même des preuves de ce qu’il avance.
« Bon à savoir. Pour la culture de certains compatriotes qui invectivent souvent les compatriotes de la diaspora de ne pas payer les impôts au Cameroun », titre-t-il.
« Retenez que chaque Camerounais qui envoie de l'argent à sa famille et ses proches au Cameroun, paie l'impôt au Cameroun », informe Me Christian Bomo Ntimbane.
Le Camerounais ajoute qu’en effet, « en dehors des taxes prélevées sur son transfert, l'argent qu'il envoie permet à ses proches et famille de faire des achats ».
« Et sur ces achats, l'Etat prélève la TVA qui est un impôt sur la consommation et le plus important au Cameroun », précise-t-il.
Par conséquent, « en tenant compte des chiffres moyens d'envois d'argent de la diaspora au Cameroun, soit 500 milliards par an selon World Remit, la TVA générée par cet argent est d'environ 100 milliards de francs CFA ».
A cela, « il faut ajouter l'effet induit sur les bénéfices des entreprises qui commercialisent. D'où d'autres prélèvements d'environ 100 milliards au titre des impôts sur les sociétés et autres ».
C’est alors dire qu’au total « sur 500 milliards envoyés en moyenne, la diaspora paie 200 milliards d'impôts au Cameroun par an ».
Mais où passe tout cet argent ? C'est la grande interrogation, surtout que beaucoup de ménages n'arrivent pas à joindre les deux bouts. La richesse n'est pas redistribuée de façon équitable, c'est une évidence. Ou mieux, le vol et le détournement d'argent au sommet de l'Etat prennent de l'ampleur.
Le ministre de l’Economie Louis-Paul Motaze qui a vu passer de nombreux scandales financiers, ne dira pas le contraire.