Le gouverneur de la région du Centre, Naseri Paul Bea, a transmis un message crucial émanant du ministre de l'Administration territoriale (Minat) concernant les opérations de déguerpissement collectif dans la région. Cette communication intervient dans un contexte tendu, suite à un arrêté controversé du préfet du Mfoundi qui avait suscité l'émoi au sein de la population.
Dans ce message, relayé par le Secrétaire général du gouverneur, il est demandé de "surseoir jusqu'à nouvel ordre aux opérations de déguerpissement collectif de populations ou de masse" dans les différentes unités de commandement. Cette directive ministérielle jette un nouvel éclairage sur les récents événements dans le département du Mfoundi.
Le quotidien Le Messager, dans son édition du 22 juillet 2024, souligne que cette intervention du Minat révèle l'existence d'un plan plus large de déplacements forcés, potentiellement ciblé sur les populations opposées au régime. L'étendue géographique de ce programme reste cependant à clarifier : s'agit-il d'une mesure limitée à la région du Centre ou d'une politique nationale ?
Face aux risques d'atteinte à l'ordre public et à la paix sociale, le gouverneur enjoint les autorités locales à sensibiliser les maires sur la "délicatesse et la sensibilité" de telles opérations. Désormais, tout déguerpissement de masse devra obtenir l'aval préalable du ministre de l'Administration territoriale.
Cette reprise en main par le Minat soulève des questions sur la gestion des populations urbaines et le respect des droits des citoyens. Elle met également en lumière les tensions entre les différents échelons de l'administration territoriale dans la mise en œuvre de politiques potentiellement controversées.
L'affaire continue de susciter de vives réactions au sein de la société civile et de la classe politique camerounaise, ravivant le débat sur les pratiques de gouvernance et le respect des droits fondamentaux des citoyens.