Les délestages sévères se poursuivent avec encore plus d’acuité. Du coup les associations de consommateurs commencent à se mobiliser, comme c’est le cas de la Ligue camerounaise des consommateurs (Lcc), qui lance des mots d’ordre et appelle à des soulèvements contre Eneo.
La Lcc, a tenu une réunion de crise sur le sujet, ce vendredi à son siège d’Elig-Essono (Yaoundé), et annonce une série de manifestations. C’est dire que les jours qui suivent pourraient connaitre des manifestations dans certaines villes notamment Douala et Yaoundé.
Face à la presse ce jeudi à Douala, le directeur d’Eneo, accusé d’incompétence, a rejeté la faute sur le gouvernement. Nana Kontchou a affirmé que la compagnie Eneo, dans son contrat de concession, est interdite de dépasser le chiffre de 1 000 Megawatt, « nous pouvons produire plus d’électricité en bonne période avec d’autres investissements, mais l’Etat limite notre capacité à mille mégawatt. Nous n’avons pas le choix », va-t-il faire valoir, pour justifier, la faible capacité de production actuelle d’Eneo et les coupures sévères qui en découlent.
En effet dans le contrat de concession d’Eneo, l’Etat, par son bras séculier le gouvernement, interdit à la compagnie d’électricité de franchir le chiffre de 1 000 Megawatt, et refuse par conséquent de lui céder des stations thermiques pourtant disponibles, apprend-on.
Ainsi mis à l’index, et accusé d’être incapable de satisfaire les besoins des populations, le gouvernement n’a pas officiellement réagi. Toutefois, selon nos informations, Basile Atangana Kouna le ministre de l’Eau et de l’Energie, en réunion de crise cette fin de semaine, renvoie la balle de l’incompétence, à Eneo et à ses équipes et accuse les cadres d’Eneo, « de détournements des quantités importantes de fuel lourd,- du fuel destiné à alimenter les centrales thermiques-, fourni par la Société nationale de raffinage (Sonara) ».
Selon nos informations, Paul Biya le numéro un camerounais, a reçu cette fin de semaine, un rapport alarmant des services de renseignement de la ville de Douala, qui font état d’éventuels soulèvements contre les coupures d’électricité, dans la métropole économique.
Redoutant des manifestations comme celles qui ont abouti en 2008, aux émeutes de la faim avec, à la clé une cinquantaine de morts, le chef de l’Etat a mobilisé les services de sécurité.