Démission :Marc Brys dans la tourmente, son gros bras et assistant Joakim Mununga craque déjà

Joachim Mununga Et Brys.png Image illustrative

Fri, 14 Nov 2025 Source: www.camerounweb.com

L'élimination du Cameroun face à la RDC a provoqué un séisme dont les répliques continuent de secouer la tanière des Lions Indomptables. Selon nos sources exclusives, une rupture fracassante vient de se produire entre Marc Brys et son fidèle assistant, Joakim Mununga. Ce dernier aurait demandé au sélectionneur belge de démissionner immédiatement.

Joakim Mununga et Marc Brys, c'était l'histoire d'une complicité forgée dans l'adversité. Ensemble, ils ont traversé la tempête institutionnelle opposant la FECAFOOT au ministère des Sports. Ensemble, ils ont subi les pressions, les privations de banc de touche, les confiscations de matériel. Leur binôme semblait indestructible, soudé par les épreuves.

Mais jeudi soir à Rabat, tout a volé en éclats. La défaite 0-1 face à la RDC et l'élimination du Cameroun ont révélé des fissures profondes que les victoires contre des adversaires faibles avaient jusqu'ici masquées.

Selon des informations obtenues par RSI, la rupture trouve son origine dans les choix de remplacements effectués par Marc Brys durant le match décisif contre les Léopards. Des changements qui auraient provoqué la colère de Mununga, lequel aurait ouvertement contesté les décisions de son supérieur.

Le remplacement de Carlos Baleba à la mi-temps, bien que justifié par une prestation calamiteuse, n'aurait été que la partie visible d'un désaccord tactique plus profond. D'autres substitutions, leur timing, et surtout l'absence de solutions offensives convaincantes auraient alimenté une dispute houleuse entre les deux hommes.

"Il y a eu une grosse cassure entre les deux complices", confie une source proche du staff technique. Une cassure d'autant plus significative qu'elle intervient au moment où l'équipe avait le plus besoin d'unité et de cohésion.

Le geste de Joakim Mununga est lourd de sens. Demander à son entraîneur de démissionner, c'est franchir le Rubicon. C'est reconnaître publiquement que le projet a échoué et que la confiance n'existe plus. C'est aussi, peut-être, une manière de se distancier d'un naufrage collectif dont il pressent qu'il devra assumer une part de responsabilité.

L'assistant technique camerounais, qui avait accepté de travailler dans des conditions difficiles et parfois humiliantes (privation de banc de touche), semble avoir atteint le point de rupture. Pour lui, les erreurs tactiques accumulées et l'incapacité à préparer l'équipe pour les grands rendez-vous ne peuvent plus être tolérées.

Cette révélation intervient dans un contexte déjà explosif. Alors que certains joueurs comme André Onana, Martin Hongla et Vincent Aboubakar multiplient les contacts avec le ministère des Sports pour défendre Marc Brys et accabler Samuel Eto'o, voilà que son plus proche collaborateur réclame son départ.

Comment un entraîneur peut-il continuer à diriger une équipe nationale quand son propre assistant lui demande de partir ? Comment peut-il prétendre reconstruire quoi que ce soit quand ceux qui le connaissent le mieux ont perdu toute confiance en lui ?

Avec le recul, cette rupture n'est pas totalement surprenante. Depuis plusieurs mois, les observateurs avisés notaient des incohérences tactiques, un système de jeu mal assimilé, des choix discutables. Face au Cap-Vert en septembre, face à l'Angola, puis contre la RDC, l'équipe a semblé désorganisée, sans identité claire.

Joakim Mununga, technicien expérimenté du football camerounais, a certainement tenté d'alerter, de corriger, de proposer des ajustements. En vain. La défaite face à la RDC aura été la goutte qui a fait déborder le vase.

Brys de plus en plus isolé

Marc Brys se retrouve aujourd'hui dans une position intenable. Contesté par la FECAFOOT depuis le premier jour, soutenu par un ministère des Sports en guerre ouverte avec la Fédération, lâché par son assistant, critiqué par une partie du vestiaire (même si d'autres le défendent), et surtout responsable d'une élimination historique pour un Mondial à 48 équipes.

Sa seule légitimité résidait dans les résultats. Or, ces résultats viennent de s'effondrer de la manière la plus cruelle qui soit : un but encaissé dans le temps additionnel, une qualification perdue, un peuple meurtri.

Que va décider le ministre ?

La balle est désormais dans le camp de Narcisse Mouelle Kombi, ministre des Sports et de l'Éducation physique. C'est lui qui a imposé Marc Brys contre l'avis de Samuel Eto'o. C'est lui qui lui a accordé tous les privilèges. C'est lui qui a fait de l'entraîneur belge son bras armé dans le conflit avec la FECAFOOT.

Cette affaire révèle surtout l'état de délabrement avancé du football camerounais. Un vestiaire divisé entre pro-Brys et pro-Eto'o, un staff technique explosé, une Fédération en guerre contre son ministère de tutelle, des joueurs manipulés par leurs agents, et au milieu de tout cela, un peuple qui souffre et qui réclame simplement de voir ses Lions gagner.

L'élimination du Cameroun n'est pas qu'un accident sportif. C'est le symptôme d'une gouvernance catastrophique où les ego et les intérêts personnels priment sur l'intérêt national.

Joakim Mununga a fait son choix : il estime que Marc Brys doit partir. Samuel Eto'o a fait le sien depuis longtemps : il n'a jamais voulu de cet entraîneur. Une partie du vestiaire campe sur ses positions : Brys doit rester. Le ministre hésite, calcule, temporise.

Pendant ce temps, le Cameroun ne sera pas au Mondial 2026. Et si rien ne change radicalement, il risque fort de manquer aussi celui de 2030.

La démission de Marc Brys, réclamée aujourd'hui par son propre assistant, n'est peut-être que le début d'un grand ménage nécessaire. Car au-delà de l'entraîneur, c'est tout un système qui doit être repensé, assaini, reconstruit.

Le football camerounais est à la croisée des chemins. Il peut continuer à sombrer dans les querelles et la médiocrité. Ou il peut choisir de se réinventer, de placer l'intérêt collectif au-dessus des ambitions personnelles, de redonner aux Lions Indomptables la fierté et la cohésion qui ont fait leur gloire passée.

Source: www.camerounweb.com