Démission: la pression monte sur un puissant ministre de Paul Biya

Plus de 1000 personnes originaires de Kaélé, dans l'Extrême-Nord du Cameroun, ont signé une lettre de protestation contre le ministre de l'Environnement, Hélé Pierre. Cette action fait suite à une lettre du ministre datée du 19 août 2024, critiquant sévèrement le lamido de Lara pour avoir organisé une assemblée générale malgré une interdiction. Le ministre a notamment accusé le lamido de se laisser influencer par "une personne admise dans une secte diabolique". Ces propos, perçus comme une menace envers l'autorité traditionnelle, ont provoqué l'indignation des habitants et notables de Lara, illustrant les tensions croissantes entre autorités administratives et élites locales dans la région.

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Les élites et les populations de Lara, un canton de la commune de Kaélé dans le département du Mayo-Kani, région de l’Extrême-Nord du Cameroun, expriment leur colère envers Hélé Pierre, Ministre de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable. Dans une lettre datée du 19 août 2024, le ministre a sévèrement critiqué le lamido de Lara, DAOUDA Alhadji AMADOU ZOUA, pour avoir organisé une Assemblée générale de la Fédération des comités et associations de développement de Lara (FEDELARA) le 16 août 2024, malgré une interdiction officielle. Lors de cette réunion, Bourdane Wanie a été élu président de FEDELARA, une élection que le ministre conteste vigoureusement.

Dans sa lettre adressée au lamido, Hélé Pierre ne ménage pas ses mots : « Vous êtes chef de notre canton, vous devez rester digne pour la fierté des fils et filles de Lara. Vous vous laissez tromper par une personne admise dans une secte diabolique dont les conséquences sont connues. Si vous ne revenez pas à de meilleurs sentiments face à cette situation, un jour vous n’aurez que vos yeux pour pleurer et il sera trop tard. » Cette déclaration, perçue comme une attaque et une menace envers l’autorité traditionnelle, a provoqué une vive indignation parmi les habitants et notables de Lara.

Cette situation illustre les tensions croissantes entre les autorités administratives et les élites locales, exacerbées par des différends persistants dans la gestion des affaires communautaires. Les actions du ministre sont perçues comme une ingérence dans les affaires internes de Lara, renforçant le sentiment de marginalisation et d’injustice des populations locales. Ce conflit s’inscrit dans un contexte plus large de contestation des politiques de gestion des ressources naturelles et de protection de l’environnement dans l’Extrême-Nord, où de nombreuses voix s’élèvent contre une administration jugée déconnectée des réalités locales.

Les critiques à l’encontre d’Hélé Pierre surviennent également dans un climat politique sensible au Cameroun, où les décisions administratives sont souvent perçues comme arbitraires et mettent à l’épreuve la cohabitation entre pouvoirs traditionnels et administratifs. Cette confrontation met en lumière les défis persistants de la gestion des relations entre les autorités traditionnelles et administratives, un enjeu crucial pour la stabilité et le développement des communautés locales dans un pays marqué par de profondes fractures sociales et politiques.

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