Départ du gouvernement de Biya: sale temps pour Narcisse Mouelle Kombi

Samuel Eto'o X Narcisse Mouelle Kombi Reconciliation Image illustrative

Mon, 15 Sep 2025 Source: www.camerounweb.com

Après la défaite des Lions Indomptables face au Cap-Vert (1-0) le 9 septembre dernier, les critiques pleuvent sur la gestion du football camerounais. Sur le plateau de l'émission "Libre Expression" d'Info TV samedi, le professeur Jean Bahebeck n'a pas mâché ses mots contre le ministre des Sports et de l'Éducation physique. "Tout le monde est d'accord pour qu'on enlève Narcisse Mouelle Kombi, ministre des Sports", a-t-il déclaré sans détour. Une sortie qui cristallise le malaise ambiant autour de la gestion des Lions Indomptables et relance le débat sur les responsabilités de l'échec sportif camerounais.

L'intervention de Jean Bahebeck sur le plateau d'Info TV tranche par sa virulence. L'universitaire, habituel observateur de la scène politique camerounaise, s'est cette fois aventuré sur le terrain sportif pour livrer un réquisitoire sans appel contre Narcisse Mouelle Kombi.

Pour l'ancien membre du Conseil constitutionnel, la défaite de Praia n'est pas un simple accident de parcours, mais bien le symptôme d'une "gouvernance qui est mauvaise". Cette analyse fait écho aux nombreuses polémiques qui ont émaillé la gestion du football camerounais depuis l'arrivée de Mouelle Kombi à la tête du ministère des Sports.

"Ce qui est attendu du ministre, c'est avant tout la paix, la sérénité et les résultats", a souligné Jean Bahebeck, pointant du doigt l'absence de ces trois éléments dans la gestion actuelle. Cette triple exigence résume parfaitement les frustrations qui s'accumulent depuis plusieurs mois autour de l'équipe nationale.

La défaite contre le Cap-Vert compromet sérieusement les chances de qualification du Cameroun pour le Mondial 2026. Plus qu'un simple revers sportif, cet échec révèle les dysfonctionnements structurels qui minent la performance des Lions Indomptables.

L'affirmation selon laquelle "tout le monde est d'accord" pour le départ du ministre témoigne de l'ampleur du mécontentement. Cette unanimité présumée dans la critique transcende les habituels clivages politiques et sportifs, suggérant une crise de confiance profonde envers la gestion ministérielle.

Les conflits récurrents entre le ministère des Sports et la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) ont créé un climat délétère qui se répercute directement sur les performances de l'équipe nationale. Cette guerre des ego et des prérogatives nuit à la sérénité pourtant indispensable à la réussite sportive.

La sortie de Jean Bahebeck illustre parfaitement la politisation croissante des questions sportives au Cameroun. La défaite des Lions Indomptables n'est plus seulement perçue comme un échec footballistique, mais comme le révélateur d'une incapacité gouvernementale plus large.

Cette dimension politique de l'échec sportif explique pourquoi les critiques dépassent désormais le seul cercle des passionnés de football pour investir les plateaux télévisés et les débats d'actualité. Le sport devient ainsi un baromètre de l'efficacité gouvernementale.

Narcisse Mouelle Kombi, en poste depuis plusieurs années, fait face à une pression croissante. Les résultats décevants des Lions Indomptables, combinés aux tensions institutionnelles récurrentes, fragilisent sa position ministérielle.

Les prochaines échéances sportives constitueront un test crucial pour sa survie politique. Dans un contexte où les Lions Indomptables doivent impérativement redresser la barre pour espérer une qualification au Mondial 2026, chaque match devient désormais un examen de passage pour le ministre des Sports.

Au-delà des polémiques et des querelles de personnes, c'est bien l'avenir sportif du Cameroun qui se joue. La qualification pour le Mondial 2026 reste mathématiquement possible, mais nécessite un sursaut immédiat, tant sur le plan sportif qu'administratif.

L'appel au départ de Jean Bahebeck, qu'il soit partagé ou non par l'ensemble de l'opinion publique, traduit l'urgence d'une refondation de la gouvernance du football camerounais. Une refondation qui pourrait passer par un changement d'homme à la tête du ministère des Sports, mais qui devra surtout s'accompagner d'une nouvelle méthode de gestion, plus consensuelle et orientée vers la performance.

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