En une décision présidentielle du 19 décembre, Paul Biya, président du Cameroun, a officialisé le remplacement de Léopold Maxime Eko Eko par Jean-Pierre Ghoumo à la tête de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE). Cette nomination intervient dans le contexte sensible de l'affaire Martinez Zogo, où Eko Eko est actuellement en détention.
Jean-Pierre Ghoumo, ancien de l'Institut des relations internationales du Cameroun, qui occupait précédemment le poste de conseiller au secrétariat général de la présidence de la République, prend désormais les rênes de la DGRE. Sa proximité avec Ferdinand Ngoh Ngoh et son rôle antérieur dans l'analyse des dépêches des services de renseignement, notamment de la DGRE, font de lui une figure clé à ce nouveau poste.
« Ancien de l’Institut des relations internationales du Cameroun, passé par le ministère des Relations extérieures, Jean-Pierre Ghoumo était, jusqu’à sa nomination au poste de directeur général de la DGRE, conseiller au secrétariat général de la présidence de la République, à la division des affaires diplomatiques.Selon une source proche du palais d’Etoudi, il était surtout à ce poste l’un des hommes chargés d’analyser les dépêches des services de renseignement du pays, notamment de la DGRE, envoyées chaque jour au patron des lieux, Ferdinand Ngoh Ngoh, dont Ghoumo est donc considéré comme proche », note Jeune Afrique
Cette nomination intervient à un moment crucial pour la DGRE, alors que Léopold Maxime Eko Eko est en détention à la prison centrale de Kondengui, dans le cadre de l'affaire Martinez Zogo. Cette affaire implique plusieurs personnalités, dont l'homme d'affaires Jean-Pierre Amougou Belinga, l'ancien numéro deux de la DGRE, Justin Danwe, et le maire de Bibey, Stéphane Martin Savom, récemment placé en détention. Ces personnalités sont soupçonnées d'implication dans l'enlèvement et l'assassinat du journaliste Martinez Zogo en janvier 2023.
Cette nomination de Jean-Pierre Ghoumo à la tête de la DGRE symbolise un changement significatif au sein des services de renseignement camerounais. Elle survient dans un contexte de réorganisation et d'investigations judiciaires, dévoilant un nouveau chapitre pour les services de renseignement du pays.