Au cours d’une nouvelle audience le 11 novembre 2024, le tribunal militaire de Yaoundé a requalifié certaines infractions retenues contre les accusés, après rejeté toutes les exceptions soulevées par les avocats de la défense.
L’audience du 11 novembre 2024 portait sur le délibéré eu tribunal relatif aux exceptions soulevées par la Défense. A la dernière audience, les avocats de Maxime Eko Eko ont demandé la libération de leur client sur la base de ce qu'ils qualifient d'"irrégularités observées" et les avocats de Jean Pierre Amougou Belinga ont quant à eux demandé l'annulation de la procédure pour "irrégularités". Ces avocats ont également remis en doute l'identité de Martinez Zogo.
Au cours de cette audience de moins d’une heure de temps, le juge militaire a re jeté les exceptions soulevées par la défense, notamment des vices de procédure, à l’instar de perquisitions sans mandat à des heures indues et sans procès-verbaux. Le tribunal a en effet jugé que ces exceptions « précoces et infondées ». M. Eko Eko en a immédiateté pris acte, à travers ses conseils, et «interjeté appel de cette décision dont il conteste entièrement les termes et le contenu », selon un communiqué du collectif des avocats de M. Eko Eko signé le 13 novembre 2024. Toutefois, et toujours selon les termes dudit communiqué, « M. Eko Eko Léopold Maxime reste par ailleurs, plus que jamais déterminé à apporter toute sa coopération à la recherche et la manifestation de la vérité afin que justice soit rendue tat à Martinez Zogo et à sa famille, qu’à toute la nation camerounaise dont l’honneur s’est profondément flétri par cette sordide affaire dont certains voudraient taire les reels te nants et aboutissants ».
Le tribunal a par ailleurs précisé que la DGRE devra être considérée comme civile ment responsable dans l’affaire de l’assassinat du journaliste, une position que ce service tente d’éviter de puis le début du procès en mars. Requalification Par ailleurs, la Cour a également requalifié unilatéralement certaines inculpations retenues contre les accusés. Pour justifier cette requalification, le tribunal s’est appuyée sur ce qu’il considère comme de « simples erreurs matérielles », suite à des omissions observées dans l’ordonnance de renvoi d’octobre dernier.
Jean-Pierre Amougou Belinga, patron du groupe de presse privé l’Anecdote, et Léopold Maxime Eko Eko, ex-directeur de la Direction de la recherche extérieure (DGRE) sont tous deux désormais poursuivis pour les infractions de complicité de torture. « C’est une décision qui nous tombe sur la tête », a réagi Me Ndjana Ndjana, l’avocat de Maxime Eko Eko.
Le juge Colonel Misse Njone ayant procédé au délibéré, a réitéré que Martinez Zogo et Mbani Zogo Arsène sont la même personne. Il a revu les charges de certains accusés notamment Bruno Bidjang qui est désormais accusé de conspiration de torture.
Quant à Justin Danwe, le patron du commando suspecté d’avoir enlevé et torturé Martinez Zogo, il est aujourd'hui accusé de complicité d’arrestation et de séquestration, complicité de torture, complicité d’assassinat et violation de consignes. Le procès a été renvoyé au 2 décembre pour l’ouverture des débats sur le fond