A la retraite, mais plusieurs fois maintenu à la tête de la Délégation régionale de la Sureté national du Littoral, le commissaire divisionnaire Raymond Essogo est sur "le grill", selon le journal "Le Zenith".
Dans sa parution de ce lundi 06 mars, notre confrère accuse le DGSN, Martin Mbarga Nguele de maintenir contrairement à la loi, Raymond Essogo en fonction, malgré la mauvaise réputation que traîne ce dernier.
"Bien que retraité et ayant bénéficié d'une double prorogation de fonction, le commissaire divisionnaire Essogo Raymond, continue à rouler les mécaniques à la tête de la Délégation régionale de la Sureté nationale du Littoral, et ce, avec la bénédiction bienveillante de sa hiérarchie", écrit le journal.
Pour comprendre cette dénonciation de notre confrère, il faut lire cet article publié sur blogs.mediapart.fr et dans lequel le commissaire divisionnaire Raymond Essogo est traité de "commissaire de police hors-la-loi assumé".
La rédaction de CamerounWeb vous propose cet article publié en 2019.
"« Rambo d’opérette », « Zorro de pacotille »… les surnoms ne manquent pas pour désigner celui qui se targue de « disposer à [sa] guise de toute la police de Douala ». Du haut de ses étoiles de commissaire divisionnaire, Raymond Essogo n’est jamais aussi à l’aise que lorsqu’il s’agit de violer la loi. Ou même, comme le glisse un de ses collaborateurs, de « défier la justice ! ».
Il l’a encore démontré dans la nuit du 10 mai dernier, à la faveur d’un conflit commercial opposant dame Françoise Ndom à Hervé Ndi, un margoulin déguisé en homme d’affaires. Le litige porte sur la gestion d’un magasin que la dame a confié en gérance libre à M. Ndi. Lequel, en quelques mois, a multiplié les indélicatesses : falsification de documents, loyers impayés, grivèleries de toutes sortes… Conséquence, la propriétaire du magasin, accompagnée d’un huissier, fait poser des scellés sur son affaire. Commence alors un véritable rodéo judiciaire qui se soldera, le 9 mai en première instance, par une étonnante décision du juge Bolga ordonnant la réouverture immédiate du commerce. Le magistrat, que d’aucuns soupçonnent de collusion avec M. Ndi, tentera même, par des manœuvres sournoises et indignes, de faire bloquer au niveau du greffe l’appel interjeté par les avocats de Mme Ndom. Entre-temps, une escouade de plusieurs dizaines de policiers avait pris position devant le magasin afin de « sécuriser » le retrait de scellés. Mais, à la grande stupéfaction du commissaire qui dirigeait les opérations, Mme Ndom va se présenter avec le justificatif de sa procédure en appel. Ce qui, naturellement, suspend l’exécution de la décision de réouverture. Respectueux de la loi, le chef de la mission policière ordonne à ses troupes de se retirer.
L’affaire, croit-on au Carrefour Shell New-Bell où est installé le commerce querellé, est réglée. Mais, contre toute attente, l’inénarrable commissaire Raymond Essogo, délégué régional à la Sûreté nationale pour le Littoral, va intervenir. Non pas pour faire appliquer la loi comme son collègue, mais au contraire pour la fouler au pied.
Un affairiste compulsif
« C’est nous (entendez par là les Beti et apparentés) qui gérons ce pays ! Vous pouvez avoir toutes les décisions de justice que vous voulez, moi je vais faire rouvrir ce magasin… », s’est-il mis à vociférer à l’endroit de la propriétaire qui tentait vainement de lui faire entendre raison. Personnage brutal, haut en couleur et connu pour être un affairiste compulsif, Essogo a récemment fait la Une des médias pour avoir conduit personnellement l’opération de répression contre Maurice Kamto et ses amis.
En récompense de cela, ce « hors-la-loi joyeux » a obtenu de prolonger son activité professionnelle de deux ans, alors qu’il est « retraitable » depuis quelques mois. Cette rallonge, il la mettra certainement à profit pour, non seulement essayer de diluer sa responsabilité dans l’assassinat, il y a deux ans, du commissaire Gérard Aldjime, mais également pour faire fructifier ses affaires personnelles. Son soutien – pas forcément désintéressé – à Hervé Ndi procède sans doute de ce deuxième aspect. Avec de tels personnages, la défiance des Camerounais à l’égard de leur police n’est pas près de s’estomper !"