Dans un article précédemment publié, nous informions que la première dame Chantal Biya n’était pas très aimée dans le village natal de son mari Paul Biya. L’activiste Jacques Jorel Zang explique pourquoi elle en est arrivée là.
« Aux personnes qui me demandent pourquoi les autochtones de Mvomeka'a n'aiment pas Chantal Biya, eh bien c'est assez facile à comprendre. Tout remonte en réalité à la vie de feue Jeanne Irène Biya et notamment de sa proximité avec sa belle-famille.
En effet Jeanne Irène Biya de regrettée mémoire qui était tout ce qu'il y a de simpliste comme dame et femme était très ouverte et très proche des autochtones. Elle était en contact direct avec les autochtones. Se déplaçait de cases en cases pour s'imprégner des réalités vécues par ses compatriotes du village avec qui elle n'hésitait même à partager un plat de nourriture.
Bref c'était une femme de contact qui aimait bien se promener sans garde de corps et sans cour à sa suite dans tout le village et qui ouvrait les portes de la résidence présidentielle du village aux villageois à chaque séjour dans le village de son époux.
Elle allait même jusqu'à autoriser les autochtones à se servir dans ses plantations et piscicultures car comme son époux c'était une grande travailleuse de la terre. Feue madame Jeanne Irène Biya était première dame du Cameroun mais en Mvomeka'a elle mettait son titre à côté et se fondait dans la masse.
Et la conséquence directe de cette proximité avec sa belle-famille faisait en sorte qu'elle était énormément appréciée et plus populaire que son époux auprès de ses frères car c'était une femme qui avait une aura hors du commun et dont la lumière avait tendance à dissiper son propre époux.
À sa mort les autochtones ont énormément perdu et pleuré surtout que leur frère s'est renfermé davantage sur lui. Remariage. Après près de deux (02) ans de veuvage le 23 avril 1994 il y a le remariage de leur frère avec une jeune métisse.
Tout de suite c'est la méfiance envers la nouvelle épouse qui est regardée d'un œil par les autochtones surtout que le souvenir de Jeanne Irène Biya est plus que jamais puissant et vivant dans les mémoires des autochtones et même des Camerounais.
Chantal Biya comme toute épouse nouvellement arrivée dans un "foyer en deuxième noce" où sa prédécesseure était extrêmement imposante et populaire est donc consciente de cette réalité. Fort de cela elle veut s'imposer dans sa belle-famille même par la force tout en voulant effacer le souvenir de sa prédécesseure dans la mémoire collective (cela fut d'ailleurs au centre de la tension entre elle et son beau-fils pendant de nombreuses années avec les bagarres, etc.).
Une faute impardonnable auprès des autochtones. Et comme si cela ne suffisait pas. Elle referme le palais à tous et bloque tout. Au village on n'aperçoit que sa main dans la voiture présidentielle ou quand ils sortent de la voiture à leur arrivée au village à l'entrée de la résidence présidentielle et quelques rares fois quand elle organise un évènement au village mais la grande majorité du temps comme son mari elle est enfermée dans sa résidence à laquelle le village n'a plus accès depuis 1994.
En conclusion les villageois lui reprochent son mépris (chez nous les fang on appelle ça "l'ibiendi") et lui ont fait savoir à maintes reprises que le jour que leur frère ferme les yeux, qu'elle parte avant qu'ils la chassent et que d'ailleurs qu'elle sache qu'elle est étrangère chez eux », a expliqué Jacques Jorel Zang.