Dans sa liste des victimes d'Eséka, CAMRAIL ne cite pas le Père Carlo Girola

Père Carlo Girola Le Père Carlo Girola, défunt Curé de la Paroisse d’Oyom-Abang

Tue, 21 Feb 2017 Source: cameroon-info.net

Les proches du prêtre décédé estiment également que Camrail et le Gouvernement entretiennent le flou sur le nombre des victimes et divisent les familles afin qu’elles ne puissent pas se réunir en association.

L’annonce du décès du Père Carlo Girola, Curé de la Paroisse d’Oyom-Abang à Yaoundé, avait semé la consternation chez l’ensemble des paroissiens. La nouvelle avait fait le tour des réseaux sociaux, et le Vatican avait annoncé officiellement sa disparition.

Seulement, quatre mois après le drame, les membres de cette communauté disent ne pas comprendre l’attitude du Gouvernement. Les religieux rencontrés dans cette communauté disent être choqués par la volonté des autorités d’entretenir un flou autour du drame. D’après eux, aucune information officielle n’a été dévoilée en ce qui concerne l’évolution de l’enquête.

«Que ce soit le concessionnaire Camrail ou le Gouvernement, nous avons constaté qu’ils ont une volonté de diviser les familles afin qu’elles ne puissent pas se réunir en association. Pourtant, ensemble, nous pouvons mieux nous consoler. Nous constatons aussi qu’ils veulent laisser passer du temps afin que les familles éplorées oublient qu’une enquête avait été commandée. Néanmoins, nous continuons d’attendre dans la foi», regrette le Père Angeel, l’actuel Curé de la Paroisse d’Oyom-Abang, qui s’est confié au journal Mutations du 21 février 2017.

«Nous ne comprenons pas comment on peut annoncer 78 morts pourtant, lorsque nous avons identifié le corps de notre frère, il portait le numéro 121. Et lorsque nous nous sommes rendus à Camrail avec le certificat de décès, nous avons été surpris de constater que son nom ne figurait pas sur la liste des victimes», poursuit le missionnaire.

Selon ce dernier, le plus grand regret aujourd’hui est surtout le fait de n’avoir pas, retrouvé les effets personnels du Père Carlo Girola. «Il était le comptable de notre communauté et il avait sur lui son ordinateur portable qui contenait toutes les données financières de la communauté».

«Pourtant, quelques jours après le drame, j’ai appelé le sous-préfet d’Eséka que je connais bien et il m’a fait comprendre que les effets personnels des victimes étaient gardés dabs une gare à Eséka. Mais jusqu’aujourd’hui, nous sommes sans nouvelles», confie le Père Angeel.

Au moment où les indemnisations des victimes ou des familles se poursuivent, le Curé de la Paroisse ne semble pas s’en préoccuper. «Nous ne demandons pas au Gouvernement, encore moins à Camrail, de nous donner de l’argent. Car, même s’ils venaient à nous donner quinze millions, cela ne représenterait rien par rapport à notre frère que nous avons perdu. La seule chose que nous souhaitons est que la vérité soit dite et que pareil drame ne se reproduise plus», indique-t-il.

Source: cameroon-info.net