Dans un communiqué de presse rendu public hier mardi 12 mars, le ministre de l’Administration territoriale menace de considérer comme « un casus belli » toute tentative de l’Alliance politique pour le changement (Apc) du député Jean-Michel Nintcheu et l’Alliance pour une transition politique au Cameroun (Atpc), du Pr Olivier Bile.
Eternel va-t’en guerre au nom du Chef de l’Etat, revoici Atanga Nji dans un sport qu’il affectionne particulièrement : la chasse à l’homme. Quelques mois seulement après avoir attisé la querelle de clochers au sein du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn) de Cabral Libii, en exploitant « la misère » de Robert Kona, l’un des cofondateurs de cette formation politique, qui conteste désormais son leadership devant une juridiction civile, le patron de l’Administration territoriale, remet les gaz et atterrit cette fois dans l’Apc et l’Atp qui ne sont pourtant pas des partis politiques au sens de la loi de décembre 1990, mais qui semble provoquer l’ire du Minat à travers une hyperactivité qui s’apparente à de l’activisme. « Depuis bientôt trois mois, certains responsables politiques en quête de notoriété et au mépris des textes en vigueur, ont mis sur pied deux pseudos associations dénommées : « Alliance politique pour le changement » et « Alliance pour une transition politique au Cameroun » dans la perspective de l'élection présidentielle de 2025. Malgré le caractère légal de ces mouvements, leurs promoteurs tiennent des réunions, des conférences de presse et des concertations dans l'optique de recruter de nouveaux adhérents. Plus grave, les promoteurs de ces mouvements clandestins sont allés rencontrer en prison des terroristes définitivement condamnés pour des crimes graves planifiés et orchestrés dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest dans le but de nouer une alliance politique. Ils vont jusqu 'à poser des préalables inacceptables au Gouvernement en faveur de ces dangereux terroristes » , fait remarquer Atanga Nji.
Climat social
Pis encore, Jean-Michel Nintcheu a déclaré le 9 mars dernier avoir rencontré le leader séparatiste Ayuk Tabe en prison pour discuter de la crise anglophone. Inacceptable pour le Minat qui rappelle en bon griot, que « grâce à la grande vision et à la clairvoyance du Chef de l'Etat, SE. Paul Biya, le Cameroun est un Etat de droit, un Etat démocratique, où les libertés fondamentales de tous sont garanties et respectées ». Suffisant donc pour mettre en garde ces deux mouvements parce que n’ayant aucune existence légale et donc ne peuvent mener aucune activité politique sur toute l'étendue du territoire national. «Seuls les partis politiques ayant une existence légale peuvent solliciter des autorisations et des récépissés pour les réunions, manifestations, conférences ou meetings publics auprès des autorités administratives qui les délivrent, en tenant compte du climat social et de la pertinence des motivations formulées ; la qualité de parlementaire ou d'homme politique ne saurait être un passe-droit pour défier impunément l'autorité de l'Etat, inciter à la rébellion, tenir des propos outrageants à l'égard des autorités et afficher l'intention délibérée de piétiner en permanence l'ordre public » , martèle celui qui est par ailleurs Secrétaire du Conseil permanent du Conseil national de Sécurité.
Allergique à la transition
Et de conclure, « toute tentative d'organiser une quelconque activité sous les appellations sus-mentionnées ou toutes autres dénominations de même type en création, sera désormais considérée comme un casus belli par le Minat. Les gouverneurs de région sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de la stricte application des présentes directives » .
La guerre est donc déclarée. En effet, depuis quelques mois en effet, Jean-Michel Nintcheu coordonne les activités de l’Apc dont le projet est de ressembler toutes les forces politiques autour de la candidature de Maurice Kamto du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) à la prochaine Présidentielle prévue en 2025.
Parallèlement, Olivier Bile, président du parti « Les Libérateurs » , mène également des concertations avec l’Atp afin de soit pousser le pouvoir de Yaoundé à accepter une transition de 3 ans dès 2025, soit proposer une candidature unique de l’opposition à la prochaine présidentielle. Des projets qui ne semblent pas être au goût du ministre Atanga Nji, visiblement allergique et réfractaire au vocable « transition » alors que Paul Biya est encore au pouvoir.