Des explosions, causées par deux kamikazes présumés membres de la secte islamiste Boko Haram, ont eu lieu vendredi matin dans la localité camerounaise de Kordo (Extrême-Nord), avec un bilan provisoire ne signalant que la mort desdites bombes humaines, a appris APA de source sécuritaire.
Quelques heures auparavant, c’est le village Goulkidaye, situé dans la même zone frontalière avec le Nigeria, qui subissait nuitamment un assaut jihadiste dont le bilan, là encore, n’était pas connu en fin de matinée. En dépit de ces dernières incursions rapprochées, l’on note que les attaques de Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord, encore répétitives voici un semestre, se sont considérablement espacées.
Dans le même temps, le Cameroun a enregistré des dizaines de redditions d’anciens membres de la secte que les autorités affirment ramener à la vie civile à travers un encadrement de déradicalisation. Ce phénomène est toutefois à relativiser, selon l’expert des questions de sécurité transfrontalière et enseignant d’université Raoul Sumo, qui sur une chaîne de télévision à capitaux privés du pays se montre méfiant, subodorant «une stratégie de dissimulation».
«Les autorités camerounaises, contrairement aux autres pays de la sous-région, n’ont pas mis un cadre approprié pour ces retours volontaires et je crains, au bout du compte, que ce qui peut apparaître comme étant une très bonne nouvelle s’avère être une bombe que nous sommes en train de fabriquer.»