Selon les révélations de Jeune Afrique, le parcours de Luc Ayang, aujourd'hui à la tête du Conseil économique et social du Cameroun, illustre la "carte" jouée par Paul Biya face à son prédécesseur Ahmadou Ahidjo dans les années 80.
D'après le magazine panafricain, le jeune Luc Ayang, originaire de l'Extrême-Nord comme Ahidjo, attire très vite l'attention de ce dernier. En mai 1978, Ahidjo l'envoie au prestigieux ministère de l'Elevage.
Mais quand Ahidjo démissionne en 1982, Ayang conserve la confiance du nouveau président Biya. Jeune Afrique rapporte que ce dernier "le charge de faire campagne chez ses frères du Grand Nord afin de limiter l'influence d'Ahidjo".
Biya nomme même brièvement Ayang Premier ministre en 1983-1984 pour préparer son élection présidentielle, avant de l'envoyer à la tête du Conseil économique et social en 1984, un poste qu'il occupe encore aujourd'hui 40 ans plus tard.
Une longévité que Jeune Afrique attribue à la "discrétion" choisie par Luc Ayang comme "alliée". "Il a compris que Paul Biya méprise les bruyants", confie ainsi une source au magazine.
Selon Jeune Afrique, cette stratégie du silence a permis à Ayang de perdurer aux sommets malgré les soubresauts politiques, devenant "un rare survivant" aux côtés de son fidèle vice-président Emmanuel Nzeté.
Le magazine souligne également les liens d'Ayang avec l'opposition en raison de ses origines nordistes. Un atout supplémentaire pour Paul Biya dans cette région-clé à l'approche de la présidentielle de 2025.