Depuis la prison, Essama Blaise s’en prend à Ntonè Ntonè

Activist Essama Essama Blaise

Thu, 5 Nov 2015 Source: La Nouvelle Expression

La commémoration de la mort de Felix-Roland Moumié mercredi le 3 novembre 2015 a donné l’occasion aux Camerounais de souligner des griefs. «Nous souhaitons que dans les grandes métropoles du Cameroun, des monuments des grands figures de l’histoire de notre pays.

Notamment Felix-Roland Moumié, Ruben Um Nyobe, Ernest Ouandié et autres soient érigés», soulignent les membres de l’Association pour la défense de la mémoire des Héros nationaux pilotée par l’activiste André Blaise Essama. Ce dernier qui n’a de cesse d’interpeller les dirigeants sur la question ne s’avoue pas vaincu bien qu’emprisonné. Lors des échanges avec lui à la prison centrale de Douala, il déclare:

«L’association dont je suis le président ne verra pas de sitôt les lycées Felix-Roland Moumié au Cameroun, alors qu’on en trouve en Guinée Conakry. Malgré notre combat, il n’existe toujours pas de rue, avenue, boulevard Moumié ou Ernest Ouandié. Pourtant, ces héros ont été réhabilités par l’Assemblée nationale et une loi promulguée par le président de la République, Paul Biya, le 16 décembre 2006 ».

Bien qu’incarcéré, Essama n’a pas sa langue dans la poche: «Fort de ce qui est dit plus haut, nous avons soumis plusieurs correspondances au Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala. Loin d’agir, ce dernier viole les recommandations du chef de l’Etat pour ce qui est de la loi sus-évoquée».

L’interlocuteur est en prison depuis le 3 septembre 2015. Il a été interpellé au motif de destruction du monument du Soldat français inconnu. Condamné par le Tribunal de Première Instance de Bonanjo (Douala) à 3 mois de prison ferme et au paiement de 150 000 Fcfa d’amendes. Le détenu de la Spéciale 16 de la prison centrale de Douala souhaite voir à la place du monument du Soldat français celui d’un héros camerounais.

Ce n’est pas la première fois qu’il est interpellé. Pour mémoire, l’activiste camerounais fut arrêté le 25 février 2008, lors d’une demande d’audience à la présidence. Une période où le Cameroun vivait des émeutes suite à la hausse des prix des denrées de premières nécessités. André Blaise Essama sera libéré le 20 mars 2008, sur intervention de monseigneur Tonyè Bakot, ex-archevêque de Yaoundé.

Après son huitième séjour en prison, une quarantaine de passages dans les cellules des commissariats et quatre séjours au cabanon des hôpitaux des villes camerounaises, il a toujours continué ses activités en public dans les rues de Douala.

Plus connu sous les noms « Ben Laden », «Obama», «Président Essama», «Le fou sage», «Le Gros fou », fouetteur de l’effigie de Paul Biya et par ailleurs informaticien est une grosse curiosité dans la cité économique où il fait le clown en public, s'immisce dans les affaires politiques, règle la circulation publique…

Source: La Nouvelle Expression