Dernière minute : Michèle Ndoki refait surface à fracasse Biya après Kamto

Michèle Ndoki refait surface à fracasse Biya après Kamto

Wed, 8 Nov 2023 Source: www.camerounweb.com

La célèbre avocate et militante politique camerounaise, Michèle Ndoki, a exprimé sa consternation face aux célébrations publiques de la longévité au pouvoir du Président Paul Biya, au moment où le pays était encore sous le choc d'une attaque meurtrière à Mamfe, une ville de la région du Sud-Ouest. Les attaques, qui ont coûté la vie à plus de vingt personnes, sont attribuées à des séparatistes anglophones, selon diverses sources. Dans un message poignant, Michèle Ndoki s'est interrogée sur la manière dont certains membres du pouvoir pouvaient festoyer au lieu de se recueillir, alors que des familles étaient endeuillées.

L'attaque de Mamfe a eu lieu dans le contexte du conflit anglophone en cours au Cameroun, qui a débuté en 2016. Les régions anglophones du pays ont été le théâtre de violents affrontements entre les forces gouvernementales et des groupes séparatistes. Cette situation a entraîné la mort de nombreux civils et la fuite de milliers d'autres de leurs foyers.

Michèle Ndoki a exprimé sa colère et sa tristesse dans un message, soulignant que cela lui avait pris 24 heures pour trouver les mots pour exprimer son choc. Elle a déploré l'insensibilité de certains membres du pouvoir qui ont choisi de célébrer l'anniversaire de la longévité au pouvoir du président Biya au lieu de se recueillir en ce jour de deuil national.

Dans ses mots, "Le plus rageant, c’est de voir à quelques centaines de kilomètres de cette tragédie, des tenants de l’autorité, des délégataires de notre pouvoir DANSER, célébrer leurs privilèges, venir dire à ceux qui pleurent et enterrent leurs morts, que 41 ans de gestion catastrophique de notre destinée commune, ce n’est pas encore assez. Que ça va continuer, tant que nous laisserons le pouvoir dans leurs mains. Plus de 20 civils brûlés vif de sang-froid dans leurs maisons et nos dirigeants restent silencieux, quand ils n’affichent pas clairement que pour eux ça va, donc ce sang versé, ça ne compte pas ! Comment en sommes-nous arrivés au point où les gens osent célébrer publiquement un jour qui devrait être un jour de deuil national ?"

La publication de Michèle Ndoki a suscité une réaction mitigée dans l'opinion publique camerounaise. Certains ont exprimé leur soutien à ses propos, partageant son désarroi face à l'insensibilité des dirigeants politiques, tandis que d'autres ont critiqué son discours en arguant que les célébrations de l'anniversaire de Biya étaient une tradition nationale, indépendante des événements tragiques en cours.

Il m’a fallu 24 heures pour pouvoir écrire ce message. J’étais engourdie par le choc hier matin quand j’ai vu les images de Mamfe. Le plus rageant, c’est de voir à quelques centaines de kilomètres de cette tragédie, des tenants de l’autorité, des délégataires de notre pouvoir DANSER, célébrer leurs privilèges, venir dire à ceux qui pleurent et enterrent leurs morts, que 41 ans de gestion catastrophique de notre destinée commune, ce n’est pas encore assez. Que ça va continuer, tant que nous laisserons le pouvoir dans leurs mains. Plus de 20 civils brûlés vif de sang-froid dans leurs maisons et nos dirigeants restent silencieux, quand ils n’affichent pas clairement que pour eux ça va, donc ce sang versé, ça ne compte pas ! Comment en sommes-nous arrivés au point où les gens osent célébrer publiquement un jour qui devrait être un jour de deuil national ? Après Ngarbuh, Kumba, Guzang, certains ont prié afin que quelqu’un se réveille et fasse quelque chose. Eh bien nous avons la réponse : NON. Nous avons maintenant Mamfe et nous savons, NOUS SAVONS que ça va continuer, si NOUS, Enfants de ma Terre, nous, les gens qui ne sont pas au pouvoir, qui n’ont pas de voix parce qu’elle est coincée dans nos gorges, pas de puissance parce qu’elle est contenue par nos bras serrés contre nos poitrines, si NOUS, ne faisons rien.

« Mais ils ne font guère mieux ceux d’aujourd’hui qui avant de commettre leurs crimes les plus graves, les font toujours précéder de quelques jolis discours sur le bien public et le soulagement des malheureux. On connaît la formule dont ils font si finement usage : mais peut-on parler de finesse là où il y a tant d’imprudence ? » Jean de la Boétie, Discours de la Servitude Volontaire. Ils vous diront « incitation à la haine », « ce sont des terroristes qui ont été neutralisés », « il ne faut pas tolérer le désordre et risquer l’insurrection ». Ils ne disent plus rien à ceux et celles qui ont péri dans un massacre, dans l’incendie d’un hôpital, dans une exécution sommaire parfois filmée. Et pour empêcher que notre tour vienne, nous n’avons que NOUS.

Kamerun, Ekombo'a Mwaye!

Source: www.camerounweb.com