Arrêté ou en fuite ? Difficile de dire exactement où se trouve l’ancien député du Rdpc, Conseiller du Président national du MRC, Maurice Kamto.
Mardi 22-vendredi 25 septembre 2020. Cela fait quatre jours déjà que Monsieur Albert Dzongang, Conseiller Stratégique du leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto n’a pas été vu par ses proches (famille, amis, camarades politiques).
Il avait pris la tête d’un groupe de manifestants qui demandaient la démission du président Biya, lors des marches de protestation du mardi, 22 septembre dernier, contre la convocation des élections régionales par le chef de l’Etat avant la satisfaction des conditions préalables qu’avait fixées Maurice Kamto, à savoir la résolution de la crise anglophone et l’élaboration d’un code électoral consensuel.
Ancien député du parti au pouvoir passé à l’opposition en 1997 en créant le parti “La Dynamique” qui avait soutenu sa candidature à l’élection présidentielle de cette année-là, Albert Dzongang avait soutenu la candidature du Pr. Maurice Kamto à la présidentielle du 7 octobre 2018.
Alerté par la nouvelle qui court sous forme de rumeur sur les réseaux sociaux depuis mercredi, laquelle nouvelle faisait état de ce qu’il se cacherait pour échapper au vent des arrestations des opposants et activistes de la société civile ayant poussé les populations à manifester leur ressentiment le 22 septembre, le reporter de Cameroonvoice qui s’est rendu au domicile de monsieur Dzongang où il n’est pas un inconnu, s’est entendu répondre qu’il ne s’était nullement caché. « Sinon il nous aurait fait signe, ne serait-ce que par voie téléphonique pour que nous ne nous inquiétions pas », affirme un membre de sa famille qui a encore frais le souvenir de la rocambolesque arrestation du 28 janvier 2019 au domicile de monsieur Dzongang, au cours de laquelle la police du régime procéda à l’arrestation des leaders de l’opposition Maurice Kamto, Christian Penda Ekoka et du maître des céans en personne, avant de les déporter à Yaoundé où ils passèrent près de 9 mois en prison. « Il est fort possible que ces gens aient procédé à son enlèvement à cause de son verbe très haut, car nous étions avisés, à la veille même des manifestations, qu’il était dans le collimateur des abeilles du ministre de l’Administration territoriale, Atanga Nji », appréhende-t-il.
Une source, cette fois à la police, n’exclut pas que l’Honorable Dzongang ait pu faire l’objet d’une arrestation. «A ma connaissance, il serait plutôt recherché, mais vous savez, même dans la police, on fait de la politique, on fait des feintes, donc rien n’est exclu. Mardi, j’ai entendu des chefs de la police à Douala envisager de l’arrêter, parce qu’il venait de faire un post sur les réseaux sociaux indiquant que l’armée avait décidé qu’elle n’appliquera pas les consignes données par l’administration. Ils disaient que soit c’est de la propagation des fausses nouvelles, et soit Dzongang devra leur donner l’identité des chefs de l’armée qui lui avaient donné cette information, car le 22, il y avait bel et bien les forces de l’ordre pour empêcher le désordre, et ils ont fait leur travail avec la rigueur qui leur avait été recommandé. »
Si cela se révélait vrai, il faudrait craindre que le régime du président Biya déjà tristement réputé pour son caractère répressif –et qui s’est encore rendu ignoble en assiégeant Maurice Kamto à son domicile depuis la veille des manifestations, sans oublier le fait de tirer à bout portant sur les manifestants- ait décidé de monter d’un cran supplémentaire en empruntant aux méthodes en usage dans les milieux terroristes, les kidnappings ne faisant nullement partie des méthodes de maintien de l’ordre, mais de celles en usage chez les terroristes. Tout comme l’est le fait de procéder à des arrestations à domicile des personnes dont le crime est d’avoir été dénoncé comme ayant pris part aux manifestations on ne peut plus pacifiques du 22 septembre.
Pour revenir au cas Dzongang, la crainte est d’autant justifiée que l’homme a plutôt disparu après que la police du régime a chargé la foule des manifestants qu’il conduisait à Douala. Or vu son âge et son état de santé, il est à craindre qu’il n’ait pas eu les capacités physiques pour courir et échapper à ceux qui ont fait et assument le choix de jouer les bourreaux des manifestants pacifiques et de les pousser dans la radicalisation comme dans les régions anglophones il y a quatre ans.
L’histoire de l’enlèvement de l’opposant et ancien putschiste Dr.-Capitaine Guerandi Mbara Goulongo, puis de son assassinat est là pour rappeler au monde de quoi est capable le pouvoir actuel au Cameroun.
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