Dernière minute : Amougou Belinga sorti de sa cellule de Kondengui ce lundi 28 avril

Amougou Belinga 2 Image illustrative

Mon, 28 Apr 2025 Source: www.camerounweb.com

Une nouvelle audience dans l'affaire Martinez Zogo s'est tenue ce lundi 28 avril 2025 à la Cour d'Appel du Centre à Yaoundé, mais le procès demeure paralysé suite à la récente récusation des juges par les avocats de la Direction Générale de la Recherche Extérieure (DGRE). Un développement notable de cette audience a été la sortie exceptionnelle des accusés de la prison centrale de Kondengui pour comparaître devant la Cour.

Plus de deux ans après l'assassinat brutal de l'animateur radio, retrouvé mort le 17 janvier 2023 en périphérie de Yaoundé, la justice peine à progresser dans ce dossier sensible. La récusation des juges de la Cour d'Appel par les avocats représentant les agents de la DGRE constitue le dernier obstacle en date dans ce feuilleton judiciaire jalonné d'incidents procéduraux.

Cette manœuvre intervient après que la même Cour avait rejeté, lors de l'audience du 17 avril dernier, une précédente demande de récusation, estimant que les conditions prévues par le Code de procédure pénale n'étaient pas réunies. Ce rejet devait permettre la reprise des débats sur le fond du dossier.

Point marquant de l'audience de ce jour, les principaux accusés, parmi lesquels Jean-Pierre Amougou Belinga, homme d'affaires et propriétaire du groupe L'Anecdote, l'ancien directeur de la DGRE Léopold Maxime Eko Eko, et le lieutenant-colonel Justin Danwe, ont été extraits de la prison centrale de Kondengui pour assister à l'audience. Une présence physique rare dans ce procès habituellement marqué par leur absence.

Cette comparution n'a cependant pas fait avancer substantiellement les débats, la Cour devant d'abord statuer sur cette nouvelle demande de récusation avant de pouvoir aborder les questions de fond, notamment les contestations de l'ordonnance de renvoi et les demandes de mise en liberté provisoire formulées par la défense.

Depuis l'ouverture effective du procès le 25 mars 2024, l'affaire a été entravée par une succession de controverses et d'incidents : querelles entre parties civiles concernant les droits successoraux, exceptions de nullité, contestations de compétence, disparition temporaire de pièces du dossier, et tentatives avortées de mise en liberté provisoire.

La défense continue de plaider pour l'annulation de l'ordonnance de renvoi devant le tribunal militaire, arguant notamment qu'elle ne porterait pas la signature du greffier, condition essentielle selon la jurisprudence camerounaise.

Pendant ce temps, le corps de Martinez Zogo repose toujours à la morgue, plus de deux ans après son assassinat, témoignage tragique des lenteurs d'une procédure qui semble s'enliser davantage à chaque nouvelle audience.

La Cour devra désormais se prononcer sur cette nouvelle récusation avant que le procès ne puisse véritablement avancer sur le fond de l'affaire qui implique une vingtaine de personnes inculpées pour "torture ayant entraîné la mort", "complicité" et "non-dénonciation".

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