Ce vendredi 27 juin, le Parlement se réunit en un Congrès solennel pour la prestation de serment de Monique Ouli Ndongo, nouvelle membre du Conseil constitutionnel. Nommée en avril par Paul Biya, cette sénatrice RDPC de l'Est incarne la continuité d'un système où loyauté rime avec longévité politique. Derrière le protocole républicain se dessine une stratégie plus subtile : consolider les verrous institutionnels à l'approche de l'élection présidentielle.
Le choix du Palais de Verre - récemment rebaptisé au nom du président - n'est pas anodin. Ce lieu symbolique devient le théâtre d'une mise en scène du pouvoir, où chaque rituel renforce la narration d'un héritage durable. La nomination d'Ouli Ndongo, profil discret mais fidèle, suggère un calcul précis : peupler les institutions de figures sûres à un moment clé du calendrier politique.
L'absence de débat autour de cette nomination interroge. Alors que le Conseil constitutionnel jouera un rôle crucial en 2025, sa composition semble échapper à tout examen critique. Cette unanimité de façade masque-t-elle des tensions souterraines au sein même du RDPC, où les places se font rares à l'approche d'une éventuelle transition ?
Entre routine administrative et message politique, cette cérémonie dépasse le simple formalisme. Elle offre un instantané révélateur des mécanismes du pouvoir camerounais : les nominations qui semblent techniques préparent souvent les batailles politiques de demain. Le vrai serment, peut-être, est celui que le système renouvelle silencieusement à lui-même.