Lors d'une conférence de presse ce vendredi, Maurice Kamto, figure de proue de l'opposition camerounaise, a délivré un message fort et sans ambiguïté concernant les prochaines élections présidentielles. Dans un discours incisif, il a appelé à des élections justes et transparentes, condition sine qua non, selon lui, pour garantir la paix en 2025.
« S'il [Paul Biya] se présentait dans des élections justes, équitables, libres et transparentes, et que les Camerounais lui donnent le mandat pour continuer, je serais le premier à l'appeler pour le féliciter », a déclaré Kamto. « La condition pour qu'il y ait la paix en 2025, c'est que tout le monde renonce au coup d'État. Coup d'État électoral comme coup d'État militaire. »
A en croire Arlette Framboise Doumbé Ding, proche du MRC, l'analyse de Maurice Kamto révèle une problématique récurrente en Afrique : la contradiction flagrante entre la condamnation des coups d'État militaires et la perpétuation des régimes par des fraudes électorales. Ces dernières, selon Kamto, ne sont rien de moins qu'un coup d'État électoral, minant la volonté populaire de la même manière qu'un putsch militaire.
Ainsi donc, Kamto plaide pour une véritable paix politique, qui ne se limite pas à la répression des manifestations contre les fraudes, mais qui passe par l'éradication des pratiques électorales frauduleuses. « Oeuvrer pour la paix, c'est d'abord renoncer aux fraudes électorales », martèle-t-il. Les manifestations populaires ne sont que des réponses à ces injustices, et ignorer cette cause première revient à s'attaquer aux symptômes sans traiter la maladie.
Ce message puissant de Maurice Kamto résonne profondément dans le contexte actuel camerounais. Il appelle les citoyens à se mobiliser, à s'inscrire sur les listes électorales et à voter massivement le jour des élections pour contrer tout coup d'État électoral. Son appel est clair : « Vous dites que vous aimez la paix. Alors évitez le coup d'État électoral car le coup d'État, qu'il soit militaire ou électoral, est un acte de guerre et non un acte de paix. »