Dans un contexte politique tendu, la question d'une nouvelle candidature de Paul Biya à la présidentielle d'octobre 2025 suscite de vives réactions, notamment de la part de plusieurs évêques de l'Église catholique. Les critiques fusent de toutes parts, dénonçant non seulement la longévité au pouvoir du président camerounais, mais aussi la mauvaise gouvernance. Paul Biya, qui est à la tête du pays depuis 42 ans, n'a pas écarté l'idée de briguer un autre mandat lors de son discours de fin d'année 2024.
C'est dans une communication dévoilée par Tomaïno Ndam Njoya, présidente nationale de l'Union Démocratique du Cameroun (UDC), que la réponse de Paul Biya à ces critiques a été rendue publique. « Le chef de l'État a rappelé que les critères de candidature à la présidence de la République sont définis par la Constitution et les lois, et non par les évêques », a expliqué Ndam Njoya. Une déclaration qui laisse entendre que Paul Biya pourrait bien se présenter à nouveau en 2025.
Cette perspective a provoqué l'indignation de plusieurs figures religieuses influentes. Mgr Emmanuel Abbo, évêque de Ngaoundéré, a profité de son homélie du Nouvel An pour dénoncer la souffrance des Camerounais sous le régime actuel. « Comment est-il possible que l'appel désespéré à l'aide des Camerounais ne pousse pas les responsables de ce pays à vouloir mettre fin à leurs trop nombreuses souffrances ? », a-t-il questionné avec véhémence. Il a également critiqué la répression de toute forme de contestation, comparant l'État à un « rouleau-compresseur » et un « Moulinex » broyant les voix dissidentes.
Les critiques de Mgr Abbo sont partagées par d'autres prélats influents. Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala, et Mgr Yaouda Hourgo, évêque de Yagoua, ont tous deux dénoncé la perspective d'une nouvelle candidature de Paul Biya. Pour eux, celle-ci serait « suicidaire » pour le pays. Ces évêques, qui jouent un rôle important dans la société camerounaise, sont particulièrement inquiets de la stagnation politique et des souffrances que le peuple endure.
En réponse à ces critiques, le gouvernement, par la voix de son ministre de la Communication, n'a pas souhaité s'étendre sur le sujet. Cependant, la prise de parole de Paul Biya à travers Ndam Njoya révèle une position claire : tant que la Constitution le permet, il est en droit de se porter candidat.