Certains dignitaires musulmans sont soupçonnés de collaborer avec la secte djihadiste, sous le couvert de leurs mosquées.
Cela fait trois ans à peu près qu’une dizaine d’Imams de la ville de Bertoua (région de l’Est) croupissent à la prison centrale de Yaoundé. Ils passent à jugement devant le Tribunal Militaire de Yaoundé pour les faits de complicité et de non dénonciations d’actes terroristes présumés.
En revenant sur les faits à l’origine des poursuites engagées à l’encontre des 10 accusés, le Commissaire du Gouvernement a expliqué devant le tribunal que les incriminés ont été interpellés dans la ville de Bertoua en octobre 2015. Les enquêtes ont permis de constater que ceux-ci servaient d’éclaireurs, d’indics aux adeptes de la secte islamistes Boko Haram, peut-on lire dans l’hebdomadaire Kalara du lundi 29 janvier 2018. A en croire ses propos, les accusés étaient chargés de prospecter les zones à forte densité en population pour permettre à leurs acolytes de commettre des attentats d’envergure.
Des enquêtes à ce sujet auraient d’’ailleurs permis de découvrir que les indexés, transportaient puis hébergeaient dans leurs mosquées les terroristes de Boko Haram. Le commissaire du Gouvernement démontre dans ce qui précède qu’il y a « une forte implication entre les accusés et les terroristes de Boko Haram » et requiert que tous les accusés soient reconnus coupables.
Me Pierre Wikam, avocat des accusés, a pour sa part regretté que les poursuites à l’encontre de ses clients ne reposent que sur une constellation de liens et d rapprochements. « Le fait d’être musulman et ressortissant d’une localité attaquée par Boko Haram ne fait pas de vous un potentiel terroriste », a-t-il lancé au prétoire. L’avocat des accusés, a pour cela demandé que ses clients soient acquittés, sans aucune autre forme d procès.
Il faudra attendre le 1er mars prochain pour que les Imams accusés et leur conseil connaissent la décision du tribunal au sujet de cette affaire.