L’information fait la une du journal Le Quotidien de l’Economie édition du 19 février 2016. Depuis sa mise en place il y’a trois ans, le sénat emploie de jeunes camerounais sans les octroyer ni de contrat de travail ni de de statut. « Nous sommes inquiets, parce que la session parlementaire de mars approche, et nous ne savons toujours pas le sort qui nous est réservé par l’administration du sénat », déclare inquiète une source au journal.
A en croire la même source introduite au sénat, il s’était laissé entendre le recrutement d’autres jeunes à la prochaine session parlementaire. « En septembre 2015, le sénateur Paul Tchatchouang avait indiqué que le bureau du sénat allait recruter 100 jeunes avant la prochaine session (novembre 2015) », déclare la même source. Durant les échanges ces jeunes, indiquent qu’ils ne sont pas salariés. « On n’a pas de salaire, mais une prime que nous paie le secrétariat général. Entre le 1er et le 5 du mois, on nous remet une fiche qui porte le sceau du secrétariat général, puis, on va chez l’agent comptable pour être payé », explique une autre source.
Alors que l’augmentation des allocations familiales par le Chef de l’Etat reste d’actualité, du côté du sénat c’est toute une autre histoire avec ses réalités. Le Quotidien de l’Economie rapporte les propos d’un employé qui raconte que les « allocations de collaboration » sont à tête chercheuse. « Ici, un gars qui a même le Bepc ou le Cap peut gagner plus que celui qui possède un master ou un doctorat. Celui qui a le Bepc touche 125 000 FCFA et celui qui a bac +5 gagne entre 100 et 115 000 FCFA », explique-t-il.
Cette réalité que décrient ces employés du sénat qui ont manifestement décidé de délier leurs langues n’est pas sans conséquence sur le rendement attendu. « Il y’a une sorte de démotivation. Les gens viennent juste le matin pour venir pointer dans le registre et rentre à midi, parce qu’il n’y’a rien à faire. Par ailleurs, il y’a beaucoup de personnes qui ont plus de 30 ans et qui ne peuvent plus présenter de concours à cause de la limite d’âge. Et donc, elles sont un peu condamnées à rester là sans regimber », déclare une source.
Le problème semble incroyable et à juste titre suscite une interrogation. A savoir si ces jeunes ont mené des actions ou se sont rapprochés de l’administration. La réponse d’un employé « on n’a jamais saisi le secrétaire général. Sur quelle base ? Quelle légitimité ? On est dans une maison politique, on a peur. On ne sait pas qui est qui », va expliquer une employée. Certains se veulent tout de même optimistes. « On espère que le fait d’avoir parmi nous des parents des sénateurs va accélérer le processus», déclare une employée dont l’optimisme n’est nullement partagé par son collègue. Pour lui explique-t-il la rémunération du personnel du sénat inscrite dans la rubrique « salaire et nomination » a connu des coupes, « puisque le budget de l’institution est passé de 15,3 milliards de FCFA à 14,9 milliards de FCFA ».