• L’ouvrage est intitulé « Kumba ! The innocent’s blood ou le sang des innocents »
• Le massacre des élèves fait déjà un an
• Les femmes prônent le dialogue pour faire revenir la paix dans le NOSO
Il y a tout juste un an, c’était l’horreur à Kumba, une ville nichée dans le sud-ouest du Cameroun. Le 24 octobre 2020, des hommes armés ont fait irruption dans Mother Francisca International Bilingual Academy, une école privée de la petite ville de Kumba, dans le sud-ouest du Cameroun, l’une des deux régions anglophones concernées par la crise meurtrière à laquelle le pays est confronté dans ces zones depuis cinq ans. Ils n’ont pas hésité à commettre le pire. Le bilan du massacre est lourd. Sept élèves massacrés sur place avec de nombreuses autres victimes blessées.
Un an après, pour commémorer cette tragédie et appeler à une paix durable, un collectif d’écrivaines camerounaises publie « Kumba ! The innocent’s blood ou le sang des innocents », un formidable recueil de textes, édité par Proximité. Le livre devrait paraître ce mois.
L’idée derrière cet ouvrage, est
essentiellement de prôner le dialogue et à la paix. Ce collectif résolument féministe est né dans l’esprit de sa coordinatrice, Sophie Françoise Bapambe Yap Libock, qui l’a mise en œuvre avec l’aide de Djaïli Amadou Amal, prix Goncourt des lycéens 2020 pour son roman Les impatientes, réédité la même année aux éditions Emmanuelle Colas, et surtout le soutien actif de Marie Thérèse Abena Ondoa, la ministre camerounaise de la Promotion de la femme et de la famille.
Une année après le massacre, les cours ont repris... Même si le souvenir de ces atrocités reste très vif. « Notre espoir est que, comme dans Germinal d'Emile Zola, le sang de ces innocentes victimes fasse germer dans les esprits des semences de paix ».
Pour rappel, après le massacre de la Mother Francisca International Bilingual Academy, les autorités ont procédé à l’arrestation du propriétaire de l’école, le directeur, son adjoint, le responsable de la discipline ainsi que l’agent de sécurité. Tous sont accusés d’être responsables de cette attaque. Parallèlement à ces arrestations, plusieurs autres jeunes sont interpellés pour les mêmes chefs d’inculpation. Le 7 septembre dernier, le tribunal militaire de Buéa, capitale de la région anglophone du sud-ouest, a rendu un jugement définitif concernant 12 accusés, tous jugés pour ce massacre. Finalement, 8 personnes sont acquittées et libérées, tandis que 4 hommes sont condamnés à mort. Ils sont accusés de terrorisme, d’hostilité à la patrie, de sécession, d’insurrection, de meurtre et de possession illégale d’armes à feu et de munitions.