La scène surréaliste est rapportée par Le Jour en kiosque le 18 avril. Le journal indique que des élèves du Lycée de Bandjoun ont séquestré deux commandants de brigade le 13 avril. «Allés sauver l’honneur de sa fille, élève en classe de 3e, le commandant de brigade de Bayangam et son homologue de Bandjoun ont été séquestrés pendant des heures par les élèves», relate notre confrère.
Selon le récit des faits, «il est plus de 10h, le mercredi 13 avril 2016, lorsqu’un véhicule pick-up de la gendarmerie nationale s’immobilise dans la cour du lycée de Bandjoun. Deux gendarmes armés en sortent et se dirigent vers le bureau du Surveillant Général (SG) Fongang.
Quand ils entrent, ils referment le bureau et se mettent à gronder. Le bruit attire l’attention des élèves des classes voisines. Ceux qui étaient dans la véranda rapportent à leurs camarades les menaces qui pèsent sur leur SG».
L’auteur de l’article souligne que des jours avant, «Ines Kévine Ngandjui Jeumaleu, élève en classe de 3e E1, a refusé de nettoyer la classe. Quand le Sg lui a demandé de sortir, elle a refusé. Devant cette insubordination, Chantal Chouloh, le proviseur, décide de convoquer son parent pour le lendemain.
Lorsqu’elle reçoit la convocation, au lieu de rentrer, elle en réfère plutôt à son amie, Laeticia Foko Megne, élève en classe de 1ère C dans l’établissement. Grâce à son téléphone [instrument interdit d’utilisation en milieu scolaire par circulaire ministérielle, NDLR], elle appelle son père. Censé être en poste à Bayangam, l’adjudant-chef débarque avec son homologue de Bandjoun au lycée, sans convocation, pour remonter les bretelles au prétentieux SG».
«Ma fille n’est pas venue au lycée pour laver vos puanteurs. Elle ne lave pas. Vous me connaissez ? Vous savez qui je suis ?», lance le parent en colère, au Sg. C’est à ce moment que les élèves s’en mêlent. « Certains sont venus avec des machettes pour faire le travail manuel. D’autres ramassent des cailloux et des gourdins.
Certains menacent de brûler le pick-up garé par les gendarmes, maintenant sous surveillance du proviseur. Pendant plus de 2h, le personnel du lycée avec le président de l’APEE venu à la rescousse va essayer de calmer des élèves surchauffés, qui ont chacun, sa pomme de discorde avec les bidasses. Beaucoup disent que c’est l’occasion de leur rendre ce qu’ils font à leurs parents au quartier».
Les deux hommes en tenue réussissent à s’en sortir sains et saufs. Ils ont saisi le Délégué départemental des Enseignements secondaires du Koung-Khi. La fille en question a été traduite au conseil de disciple.