Le débat télévisé entre André Luther Meka, militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), et l'abbé Etienne Bakaba a révélé des tensions profondes au sein de l'Église catholique camerounaise. Meka a lancé une critique sans précédent contre les pratiques ecclésiastiques contemporaines.
Sa déclaration choc résonne comme un avertissement : "Les gardiens du temple sont devenus les marchands du temple". Cette métaphore biblique traduit sa conviction que l'institution religieuse s'est éloignée de sa mission spirituelle originelle, privilégiant des intérêts matériels aux valeurs évangéliques.
Meka pointe du doigt la dérive de certains membres du clergé, qui auraient abandonné l'héritage intellectuel et pastoral de prédécesseurs respectés comme les pères Ngongo, Jean Marc Ela et l'abbé Bodo. Il dénonce particulièrement un discours ecclésiastique déconnecté des réalités sociales, jusqu'à présenter une image du Christ qui contrasterait avec les enseignements traditionnels.
L'enseignant et communicant du RDPC ne se contente pas de critiquer. Il appelle à une profonde introspection institutionnelle, dénonçant les fléaux de corruption, de népotisme et d'inégalités qui gangrèneraient l'Église. "L'institution qui tire son onction du céleste doit refléter le bonheur et le bien-être avant de donner des leçons", martèle-t-il.
Sa sortie médiatique intervient dans un contexte de tensions autour d'une récente lettre pastorale, confirmant les fractures existantes au sein de l'institution religieuse. Meka invite ainsi l'Église à se réformer, à retrouver sa mission originelle de compassion et de service.