«Vendredi en noir», fait déjà tache d’huile au-delà des frontières camerounaises !
Ce mouvement lancé il y a environ un mois par certains partis politique de l’opposition, appelant le peuple camerounais à se vêtir tous les vendredis en noir pour exiger l’amélioration de leurs conditions de vie et le départ de la présidence de la République de Paul Biya qui règne depuis 34 ans, sans changement dans la gouvernance de leur pays, a enregistré de nouveaux adhérents au sein de la diaspora camerounaise.
En Afrique du Sud dans la matinée du vendredi 22 avril 2016, un certain nombre de ressortissants camerounais, habillés en noir, sont allés manifester devant l’immeuble siège de la Chancellerie du Cameroun à Pretoria. La mobilisation bien que faible, a été sans violence et bien encadrée par la police locale.
Les manifestants ont brandi des pancartes et des banderoles anti-Biya. Le personnel de l’Ambassade venu à la rencontre des manifestants, a reçu de ces derniers un mémorandum à remettre à Paul Biya.
«Nous protestons pour exiger des réformes politiques et bien d’autres choses. Nous en avons assez de la mauvaise gouvernance de Paul Biya. Il est temps de préparer la venue de la troisième République».
Ce sont là, les propos de Milton Taka, le responsable du SDF en Afrique du Sud, publiés sur le blog du journaliste Solomon Amabo. «Nous manifestons pour ne plus avoir un Cameroun sans eau, ni électricité alors que ce pays regorge des ressources naturelles abondantes. Nous exigeons une transformation économique et sociale de notre pays» a renchéri Sofa Augustine, dirigeant au pays de Nelson Mandela, du CPP, une autre formation politique camerounaise.
Les militants du RDPC, parti politique au pouvoir, étaient bien évidement absents des actes de protestation devant l’Ambassade du Cameroun. Mais, ils ne sont pas restés indifférents à cet événement. Ils condamnent sans réserve, le comportement de leurs compatriotes en terre étrangère.
«Le Cameroun est un pays démocratique et il est de leur droit démocratique de manifester. Néanmoins, nous en tant que RDPC, condamnons ces manifestations qui, pour nous, reviennent à laver nos linges sales en public. Les partis d'opposition comme le SDF sont au Parlement et nous pensons que c’est l’endroit approprié pour porter les griefs.
Les problèmes survenus à l'hôpital Laquintinie de Douala ont été condamnés par le parti RDPC qui veut aussi des réformes dans le domaine de la santé. Rappelez-vous qu’au sein de notre parti, nous ne sommes pas opposés à la double nationalité. Le Président Paul Biya avait dit qu'il allait aborder cette question. Je pense simplement que nous devons éviter de ternir nous-mêmes l’image de notre pays à l’étranger» a réagi Kum Bezeng, responsable du RDPC en Afrique du Sud.
Les manifestants ont pris rendez-vous vendredi prochain pour la suite du mouvement «vendredi en noir».