Le colis a été saisi nuitamment dans un site d’hébergement de la ville.
D’après des sources crédibles et certaines indiscrétions, des éléments des forces de l’ordre en patrouille mixte auraient saisi dans la nuit de samedi, au lieu-dit «Côte d’Azur», une glacière contenant les parties d’un corps humain, parmi lesquelles une tête entière. Résultat, la nuit de ce samedi à dimanche a été mouvementée au centre-ville d’Ebolowa. Les quartiers Bwambé, Nko’ovos et Angounou ont été encerclés par des militaires, gendarmes et policiers armés jusqu’aux dents.
«C’est aux environs de 22h30 que nous nous sommes rendu compte que notre quartier était pris d’assaut par des militaires», indique un locataire du lieu-dit «Cabane Bambou», sous le couvert de l’anonymat. Jusqu’à 9h30 ce dimanche, 28 janvier 2018, les entrées et sorties étaient quasi-impossibles dans ces quartiers. Des éléments des forces de défense ont fait irruption dans toutes les maisons, tirant les occupants endormis de leur lit au milieu de la nuit. Près d’un millier de personnes ont ainsi été interpellées au cours de cette mission commandée et conduites au commissariat central d’Ebolowa. Cette patrouille, à en croire plusieurs sources, ciblait particulièrement les auberges et les maisons de prostitution.
Dans la matinée de dimanche, des camions communément appelés «Abraham» ont continué à silloner les zones d’opération, notamment les grands bars, où une bonne fourchette de personnes ont été raflées. Seuls les citoyens en possession de leur pièce d’identité ont pu regagner leur domicile à la fin de l’opération vers 10 heures. Les militaires ont également saisi des appareils électroménagers sans factures et une bonne quantité de motos pour défaut de papiers.
Sur les raisons de cette opération coup de poing, aucune autorité militaire ou administrative ne s’est encore exprimée de manière officielle. Toujours est-il que les blocs résidentiels ciblés abritent la majorité des bars et bistrots les plus chauds de la ville. C’est également le fief des belles de nuit dont la présence au Carrefour An 2000 a donné le célèbre nom de «Tam zu» (‘’viens un instant’’, en français).
Il apparaît selon toute vraisemblance que ce sont les innombrables maisons de passe qui jouxtent le célèbre bar dénommé «Six à six» qui attirent les noceurs au centre-ville. Ce secteur a également la réputation d’abriter des auberges de fortune qui serviraient de refuges aux bandits en transit à Ebolowa.