Les mis en cause estiment qu’on veut sacrifier certains d’entre eux tout en protégeant les vrais coupables.
Les militaires et policiers sont clairs. Ils affirment qu’en faisant recours en dernier ressort à la force, ils ont obéi aux ordres de leurs chefs. Ces derniers sont accusés d’avoir infligé par exemple aux étudiants un traitement inhumain. Des vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux présentant des éléments des forces de l’ordre brutalisant étudiants et avocats de la partie anglophone. Ce sont des actions qui justifient la sortie des États-Unis qui ont demandé au Gouvernement d’assurer la protection à ses citoyens. Une sortie qui s’en est suivie de celle du Gouvernement représenté par Issa Tchiroma, le Ministre de la Communication (MINCOM) qui indiquait que les pouvoirs publics sont tenus de veiller au respect de l’ordre et de la sécurité.
Le Quotidien Emergence, édition du 7 décembre 2016, souligne toutefois qu’en dépit de cette défense du Gouvernement, celui-ci a finalement décidé de réagir. «Face aux pressions nationales et occidentales dues à la répression souvent sanglante, le Gouvernement a enfin annoncé des sanctions contre les éléments responsables des exactions décriées. Vendredi dernier devant la représentation nationale, le Ministre de la Défense Joseph Beti Assomo a par exemple indiqué que les enquêtes sont en cours et que les coupables seront punis».
«Il y aura des sanctions disciplinaires et pénales contre les responsables. Au plan civil il y a eu violation des droits de l’homme et au plan militaire il y a eu violation des consignes», a déclaré un haut gradé du MINDEF rencontré par le Quotidien Émergence.
Face à ce qui s’annonce donc comme sanctions, les éléments des forces de l’ordre mis en cause «durcissent le ton». «Chaque unité a un chef. Les éléments positionnés sur le terrain agissent en fonction de ce que leur chef d’unité leur demande de faire. Donc il n’y a pas à dire aujourd’hui qu’on va sanctionner les éléments», explique un militaire qui a requis l’anonymat.