Suite à la diffusion d'une vidéo montrant l'artiste Longue Longue subir des actes de torture, le ministre camerounais de la Défense, Joseph Beti Assomo, a ordonné l'ouverture d'une enquête urgente. Les conclusions sont attendues "dans les prochaines heures", selon le communiqué ministériel.
Cette décision intervient dans un contexte de vive émotion nationale, après la publication par l'artiste lui-même sur YouTube d'images le montrant menotté et subissant des sévices à la machette dans ce qui serait les locaux de la Sécurité militaire à Douala en 2019.
La diffusion de ces images a provoqué une onde de choc dans le pays. Plusieurs artistes ont publiquement condamné ces actes, à l'instar de Lady Ponce qui dénonce "une barbarie" exercée par "certains hommes en tenue", ou encore Kareyce Fotso qui s'est dite bouleversée par les "hurlements" de son confrère.
La classe politique s'est également saisie de l'affaire. Maurice Kamto, président du MRC, a qualifié ces actes de "barbarie d'État" tandis que Cabral Libii (PCRN) y voit "la cruauté d'une poignée de 'commandants' de la République".
Les faits se seraient déroulés dans le sillage de l'élection présidentielle de 2018. Selon les déclarations de Longue Longue à Équinoxe Télévision peu après sa libération : "On m'a torturé avec une machette, presque qu'à mort. J'ai même pissé le sang".
L'ouverture de cette enquête par le ministère de la Défense marque une première réponse institutionnelle à cette affaire qui continue de susciter une vive émotion dans l'opinion publique camerounaise.