La pénurie de carburant observée depuis une semaine à Douala, Yaoundé et presque toutes les autres villes du Cameroun a déjà créé des scènes d'émeutes à Yaoundé.
Hier mardi soir, une violente bagarre a éclaté entre des consommateurs à Yaoundé. Ces derniers, armés de bidons et en quête de carburant, se sont battus entre eux dans leur tentative d'avoir au moins un peu de ce précieux liquide qui leur permettra de chercher leurs pains quotidiens et prendre soin de leurs familles.
La scène est particulièrement triste et affligeante pour le Cameroun et les Camerounais.
Le ministre de l’Eau et de l’Énergie, bras séculier de l’État en matière de régulation du secteur pétrolier, a quelques jours plus tôt, signé un communiqué de presse expliquant que les perturbations observées dans les stations-services sont dues à un retard d’approvisionnement depuis le marché international. Ce qui vient contredire complètement les affirmations de la direction générale de la Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers (SCDP), qui pointait du doigt les marketeurs, les accusant de vouloir créer une pénurie artificielle.
Depuis la fin du mois de novembre, les automobilistes voguent d’un point d’approvisionnement à un autre afin de se ravitailler en Super. Et ce n’est pas toujours évident pour la plupart. En dehors de Yaoundé, la situation n’a pas atteint le même pic d’inquiétude. Mais, il a cependant été constaté quelques jours de flottement, comme à Bafoussam, capitale de la région de l’Ouest, durant le weekend dernier.
Malgré la situation inquiétante, les autorités camerounaises se veulent rassurantes. Le gouvernement estime en effet que la rareté du carburant de type super est due à des facteurs exogènes ayant créé un retard d’approvisionnement pour le Cameroun. Selon un communiqué signé par le ministre de l’Eau et de l’Énergie (MINEE), il est en effet observé une « perturbation dans l’approvisionnement en carburant de type Super des principales villes du pays, notamment Yaoundé, Douala et Bafoussam ». Gaston Eloundou Essomba d’expliquer que « cette perturbation a pour principale cause le retard dans l’arrivée de trois navires transportant ledit produit, dû aux conditions météo-océanologiques défavorables qui ont interrompu les chargements ship-to-ship durant quatre jours au port hub de Lomé ».