Dette colossale: un média dévoile comment Eto'o a détourné l'argent des agences de voyage

Samuel Eto'o Ceremonie Ballon D'or Interview Les agences de voyage réclament des centaines de millions à la Fécafoot

Sat, 24 May 2025 Source: CFOOT

C’est un scandale monumental. Un vrai feuilleton administratif qui met à nu la gestion calamiteuse d’une institution censée représenter le football camerounais. En effet, dans une notification datée du 15 mai 2025, l’avocat Maître FOUOU Pierre Robert adresse une mise en demeure officielle à la FECAFOOT, sommée de payer près d’un milliard de francs CFA à deux agences de voyages locales : MEDI VOYAGES SARL et MARWAN & MEDI VOYAGES SARL.

Dès le début, il faut souligner que ce litige dure depuis plusieurs mois. Depuis janvier 2025, ces agences réclament leur dû pour des billets d’avion émis au profit des équipes nationales. Bien que la FECAFOOT ait reconnu les dettes, elle n’a jamais versé le moindre franc sur le montant principal. C’est là que le scandale commence à prendre forme.

En effet, selon les termes de l’avocat, les discussions dites « amiables » ont commencé à la demande expresse du président de la FECAFOOT lui-même. Pire encore, celui-ci aurait même, lors d’une rencontre dans sa résidence huppée de Bastos, promis solennellement de régler 450 millions de francs au plus tard le 20 mars. Pour convaincre l’avocat de suspendre toute poursuite judiciaire, il lui montre fièrement sur son téléphone portable un crédit bancaire que la FECAFOOT attendait de UBA Bank. Ce crédit, disait-il, devait servir à éponger les dettes et relancer les projets en souffrance. Malheureusement, tout cela n’était que paroles en l’air.

Par ailleurs, à la suite de cette promesse, un rapprochement de comptes est effectué entre les deux parties. À l’issue de ce travail rigoureux, les chiffres sont clairs et nets : 206 millions dus à MEDI VOYAGES, 774 millions dus à MARWAN & MEDI VOYAGES. Pourtant, malgré les engagements verbaux, rien ne bouge. Ni paiement, ni protocole d’accord, ni même une date crédible.

Et ce scandale n’arrive pas seul. Après les clubs, les arbitres, les hôtels, les services traiteurs, les imprimeries, c’est au tour des agences de vente de billets d’avion de réclamer près d’un milliard de FCFA à la FECAFOOT. La liste des créanciers de la Fédération s’allonge comme une facture d’hôpital public sans subvention, et chaque jour apporte son lot de révélations. On a affaire à une FECAFOOT et Samuel Eto'o croulant sous les dettes, mais paradant en costards et en <> lors des conférences internationales.

Il faut également noter un détail qui frise le ridicule : le président de la FECAFOOT aurait demandé que les agences lui délivrent des reçus pour 515 millions déjà versés en espèces, afin de « régulariser » sa comptabilité. On est où là ? C’est comme si la FECAFOOT fonctionnait comme un coin de marché. Où sont les règles de bonne gouvernance, de transparence, de traçabilité ? Une institution publique qui gère le football national ne peut pas fonctionner en mode "bayam sellam" et faire des paiements en liquide sans justificatifs préalables.

D’autant plus que, malgré les efforts des agences et leur bonne foi à plusieurs reprises, aucun paiement n’est intervenu. Au contraire, le président s’enferme dans un silence méprisant, ne répond plus aux messages, fait tourner l’avocat en bourrique, pendant que la dette continue d’enfler. On apprend même dans la mise en demeure que les billets d’avion nominatifs ont bel et bien été utilisés par les sélections nationales, ce qui prouve sans équivoque que la prestation a été fournie.

De surcroît, ce n’est pas seulement une question d’argent. C’est une question d’éthique. Car selon la lettre, les fonds destinés aux voyages ont bien été perçus par la FECAFOOT auprès du Ministère des Sports. Mais au lieu de payer les agences, on a préféré les utiliser à d’autres fins. Donc on a perçu, mais on n’a pas payé. Voilà ce que ça veut dire, en clair.

Ensuite, l’avocat rappelle qu’après de nombreuses relances, la FECAFOOT ne daigne même plus répondre. On parle d’un président qui utilise des messages WhatsApp pour gérer des dettes de plusieurs centaines de millions, et qui pense que quelques promesses suffisent pour calmer ses créanciers. Ce genre de légèreté est tout simplement inacceptable.

Ainsi donc, après cinq mois de patience, d’attente, de promesses non tenues, de rendez-vous ratés, d’excuses bidon et de jeux de cache-cache administratif, les agences saisissent officiellement la justice. La mise en demeure est claire : si dans un délai de huit jours, aucun paiement n’est effectué, des poursuites judiciaires seront engagées, avec des dommages-intérêts et des frais supplémentaires à la charge exclusive de la FECAFOOT.

En fin de compte, ce dossier n’est plus seulement une affaire de billets d’avion. C’est un révélateur d’un système défaillant, où la gestion approximative, les relations personnelles, les combines internes ont remplacé le professionnalisme et le respect de la parole donnée. Et le plus choquant dans tout ça, c’est que malgré les preuves, malgré la bonne volonté des agences, malgré l’ampleur de la dette, rien ne bouge. Silence radio à Tsinga. Silence honteux.

Il est donc urgent que les instances de régulation, les partenaires de la FECAFOOT, et même le gouvernement se penchent sur ce qui ressemble fortement à une affaire d’abus de confiance. Ce n’est pas seulement le nom de la FECAFOOT qui est sali ici, mais aussi celui du Cameroun tout entier, quand on voit comment on traite des entreprises qui ont pourtant rendu service au pays.

Alors oui, la FECAFOOT est désormais mise en demeure. Et si elle ne paie pas, le scandale prendra une tournure judiciaire, avec tout ce que cela implique.

La question est simple : la FECAFOOT va-t-elle enfin payer, ou va-t-elle continuer à fuir ses responsabilités comme un "grand frère" indigne ?

Source: CFOOT